Karel Ancerl dans Dvorak et Smetana... mais pas pour le meilleur

par

Antonin DVORAK (1841-1904)
Symphonie n° 9 opus 95
Bedrich SMETANA (1824-1884)
La Moldau
Orchestre Symphonique de Vienne, dir.: Karel ANCERL
1958-ADD-49'01-Textes de présentation en anglais et allemand-Wiener Symphoniker WS 008

L'enregistrement de la 9ème Symphonie de Dvorak par Karel Ancerl et la Philharmonie tchèque en 1961 figure depuis toujours parmi les gravures les plus célèbres et les plus appréciées de toutes l'histoire du disque. Depuis cette gravure qui a rendu le chef tchèque familier dans notre Europe de l'Ouest, d'autres témoignages de son art dans cette partition ont été proposés au mélomane: en 1956 à Vienne (Tahra), en 1958 à Ascona (Ermitage), en 1963 à Salzbourg (Orfeo), tous avec « son » ensemble pragois. Nous vient aujourd'hui une prise de 1958, réalisée cette fois à la tête de l'Orchestre Symphonique de Vienne. S'agit-il du disque publié autrefois en 33 tours par Fontana (label économique sous la tutelle de Philips)? L'écoute comparée nous fait pencher pour un oui, mais l'éditeur est muet sur le sujet. Soyons sans détours: il s'agit ici de la moins intéressante des cinq versions (au moins) de cette oeuvre par le chef tchèque. Le premier mouvement, assez lent et lourdaud, manque d'envol, le second est d'un désespérant prosaïsme et pèche par une respiration inadéquate, sans souplesse. Quand aux deux derniers, ils ne passionnent guère plus. Le plus regrettable reste pourtant la prise de son, particulièrement mauvaise: étrange, sourde, étriquée, désagréable, en fait assez typique des enregistrements faits par Philips avec cet orchestre à cette époque. La Moldau, offerte en complément et qu'il ne faut pas confondre avec le célèbre enregistrement Supraphon, a été publiée fugitivement par EMI (avant son rachat par Warner) dans sa défunte série « Great conductors of the Century ». L'interprétation est plus convaincante mais le son, pourtant légèrement meilleur que dans Dvorak, se révèle presque indigent en comparaison avec le « remastering » EMI. Pour couronner le tout, si l'on peut dire, le disque est très court... Bref, une galette à réserver exclusivement aux fanatiques d'Ancerl (dont nous sommes, bien entendu), et encore...
Bernard Postiau

Son 4 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 7

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