Handel and Haydn Society

par

Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonies et Concerto
Symphonie n° 6 en Ré Majeur Hob.I/6 Le matin - Concerto pour violon en Sol Majeur Hob.VIIa/4 - Symphonie n°82 en Do majeur Hob.I/82 L'ours

Harry Christophers, Handel and Haydn Society, Aisslinn Nosky (violon)
2013-69'19"-Notice en anglais- CORO COR16113
L'ensemble orchestral Handel and Haydn Society fondé en 1815 est un habitué de l'oeuvre de Haydn ; en effet, cet orchestre a donné la première américaine de La Création en 1818. Près de deux cent ans plus tard, cet ensemble continue à explorer les richesses de l'oeuvre de celui que bon nombre de musiciens et musicologues considèrent comme le père de la symphonie. Haydn a su saisir toutes les possibilités qu'offraient le genre symphonique : un orchestre permettant mille nuances de couleurs et une amplification dramatique plus restreinte dans le domaine de la musique de chambre. Chez Haydn, la symphonie se fait pratiquement autour d'un programme, une idée ou une humeur. Dans ce disque, le directeur artistique Harry Christophers a choisi de réunir sur un disque deux symphonies fort éloignées dans le temps étant donné que celle dite du "matin" fut composée par un jeune compositeur de 29 ans et que celle dite de "l'ours" fut composée par un homme mûr de 52 ans. Entre ces deux symphonies, un des quatre concertos pour violon, le dernier en Sol Majeur joué par le Konzermeister Aisslinn Nosky. Choix intéressant car en un disque on peut se rendre compte de l'évolution du style de Joseph Haydn. Dans tous les cas on retrouve les quatre mouvements qui forment la base de la symphonie dite classique avec bien sûr l'inévitable et charmant menuet à la place du troisième mouvement. Le Handel et Haydn Society est plus qu'à l'aise dans cette musique, l'ensemble est très bien équilibré, les bois sont bien présents et ont un joli timbre tout à fait dans le style, c'est à dire avec ce côté "champêtre", voire pastoral comme l'écrira explicitement plus tard son élève Beethoven. Le premier mouvement de la Sixième Symphonie est particulièrement réussi et bien interprété ; l'évocation du lever du soleil est parfaite, un thème majestueux présenté par aux violons qui s'amplifie pour laisser place aux couleurs éclatantes du soleil. La représentation est un modèle du genre. Grieg n'ira pas plus loin dans "Au Matin" dans Peer Gynt. Quant au Concerto pour violon il faut remarquer la superbe sonorité du violoniste, claire, chantante sans tomber dans un pathos trop exagéré. Dans le mouvement lent il fait preuve de beaucoup de goût et d'une grande science dans les différents phrasés, soutenu par un orchestre qui lui laisse toute la place nécessaire. La musique de Haydn peut paraître parfois "facile" à écouter, mais la jouer est bien souvent un vrai casse-tête pour ne pas tomber dans une interprétation trop morne ou trop maniérée et surtout pour bien phraser les multiples articulations… Cet orchestre s'en sort remarquablement, il connaît le bon "papa Haydn" sur le bout des doigts.
François Mardirossian

Son 9 - Livret 6 - Répertoire 8 - Interprétation 9

 

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