Invitation à la danse

par

Edvard Grieg (1843-1907) : Danses norvégiennes, op. 35 – Valses-Caprices, op. 37
Hans Huber (1852-1921) : Du Lac de Lucerne, Dix Danses, op. 47
Helena Winkelman (1974) : Trois danses suisses
Max Bruch (1838-1920) : Danses suédoises, op. 63
Christiane Baume-Sanglard et Dana Ciocarlie, piano
2015-DDD-70’-Textes de présentation en français, allemand et anglais-Claves -50-1501

C’est à l’occasion d’un enregistrement gravé chez Claves consacré à la musique pour piano à quatre mains que l’auditeur retrouve avec plaisir une pianiste non méconnue du public belge : Dana Ciocarlie, pianiste roumaine que l’on avait pu entendre dans l’œuvre de Robert Schumann à l’occasion des Rencontres inattendues à Tournai en 2013. Accompagnée ici de Christiane Baume-Sanglard, les deux pianistes proposent un répertoire surprenant et insolite autour d’un titre évocateur : Invitation à la Danse. Surprises, couleurs et ambiances de fêtes se côtoient dans ce programme particulièrement dense. Avec Grieg, c’est toute la nature des pays nordiques associée au folklore traditionnel qui transcende les deux œuvres. De neuf ans plus jeune, le compositeur suisse Hans Huber introduit dans son œuvre non seulement l’esprit de la valse mais aussi une multitude de paysages marquants : clapotis des vaguelettes, balancement d’une barque… Helena Winkelman apporte au genre de la danse un style plus « sauvage », strident et percussif à l’image d’une époque chaotique, utilisant toutes les possibilités techniques du piano. Enfin, Max Bruch fait la synthèse de toutes les caractéristiques d’une musique énergique et place dans ses Danses suédoises toute la grâce et la vitalité du genre.
A travers un programme en dehors des habitudes et dépassant toutes les frontières, les deux pianistes s’unissent pour offrir une lecture éclairée et pétillante. S’apprécient entre autre le timbre de la ligne mélodique mais aussi les différentes surprises sonores tant sur les contours thématiques que sur les formules d’accompagnement. Une grande palette de contrastes et de couleurs, nécessaire dans ce répertoire, vient ponctuer le discours de manière efficace avec fraîcheur et résolution. Les deux pianistes nous retracent finalement et de manière symbolique l’histoire de la danse autour de compositeurs oubliés voire méconnus, dont les langages ne nous sont pas si familiers. Un enregistrement dynamique où deux esprits et imaginaires totalement différents ne font qu’un pour sublimer un répertoire à découvrir !
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 9 – Répertoire 9 – Interprétation 9

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