Josef Krips ou l'élégance en musique.

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Beethoven : concerto pour violon en ré majeur, op. 61 - ouverture de "Coriolan", op. 62 - Ah perfido, op. 65 ; Brahms : concerto pour piano n°2 en si bémol majeur, op. 83 - symphonie n°4 en mi mineur, op. 98 ; Haydn : symphonies n°94 en sol majeur, Hob.I:94 "la surprise" - n°99 en mi bémol majeur, Hob.I:99 ; Mozart : ouverture de "l'enlèvement au sérail" et de "Don Giovanni", K527 - concertos pour piano n°23 en la majeur, K488, n°24 en do mineur, K491 et n°25 en do majeur, K503 - concertos pour violon n°4 en ré majeur, K218 et n°5 en la majeur, K219 - symphonies n°31 en ré majeur, K297 "parisienne", n°39 en mi bémol majeur, K543, n°40 en sol mineur, K550 et n°41 en do majeur, K551 "Jupiter" ; Schubert : ouverture de "Rosamunde", D797 - symphonies n°6 en do majeur, D589 et n°8 en si mineur, D759 "inachevée" ; Schumann : concerto pour piano en la mineur, op. 54 - symphonie n°4 en ré mineur, op. 120 ; Tchaïkovski : symphonie n°5 en mi mineur, op.64. Orchestres divers : Wiener Philharmoniker, Orchester der Wiener Staatsoper, Israël Symphony Orchestra, Philharmonia Orchestra London, London Symphony Orchestra, RCA Victor Symphony Orchestra, Orchestre national de la RTF, Isaac Stern (Beethoven), violon, Mischa Elman, violon (Mozart), Edwin Fischer, piano (Mozart K503), Clifford Curzon (Mozart K488), Arthur Rubinstein (Mozart K491, Schumann, Brahms), Inge Borkh, soprano (Beethoven).2019 - ADD* - 10 h 14' -Texte de présentation (plus que réduit) en allemand et anglais - 10 CD Profil Hänssler PH18077

Né à Vienne d'un père juif, Josef Krips (1902-1974) a été éduqué à la même école que Karl Böhm (1894-1981) et George Szell (1897-1970), celle du professeur ukrainien Eusebius Mandyczevski. Devenu assistant de Felix Weingartner, il retient de celui-ci la rigueur, l'élégance et l'objectivité de ses interprétations. Après l'Anschluss, il sera interdit de direction d'orchestre pendant la guerre ; c'est à lui qu'il reviendra de relancer la vie musicale viennoise dès 1946 alors que Böhm, Krauss et Karajan sont à leur tour temporairement indésirables. On lui doit aussi la réouverture du premier festival de Salzbourg cette même année 1946. Comme en témoigne la liste des orchestres présents dans cette compilation Profil Hänssler, il sera chef invité ou titulaire tant aux Etats-Unis, qu'en Angleterre, en France ou dans son pays natal.

C'est le style rigoureux mais clair, vivant et élégant du chef mozartien qui respire dans tout ce coffret. A côté de deux symphonies de Haydn (94e et 99e), on y retrouve évidemment Mozart ! Avec ses trois dernières symphonies données ici, non pas dans la version traditionnelle avec le Concertgebouw, mais avec le Wiener Philharmoniker (39e et 40e) ou le Israël Symphony Orchestra (41e), les 4e et 5e concertos pour violon avec Mischa Elman et trois concertos pour piano avec un Arthur Rubinstein de 71 ans dominateur (24e), un Edwin Fischer de 61 ans en toute sensibilité (25e) et le mozartien Clifford Curzon de 46 ans à la sonorité limpide (23e). Schubert n'est pas oublié avec une 6e symphonie resplendissante de jeunesse et une 8e dont les mélodies trahissent la douleur qui mènera à son inachèvement. De Beethoven, on notera le concerto pour violon avec le jeune Isaac Stern (de 38 ans) chaleureux et conquérant et l'Orchestre National de la RTF. La collaboration de Rubinstein avec Krips après la dispute entre le pianiste et Fritz Reiner nous a permis de connaître deux sommets de la musique avec le Concerto de Schumann et le 2e de Brahms. Cette spontanéité se retrouve également dans les 4es symphonies de ces deux grands romantiques et, plus inattendu, dans la 5e symphonie de Tchaïkovski.

Avec les différents coffrets consacrés à d'importants musiciens qu'elle nous offre à prix bas, la firme Hänssler nous gâte et c'est encore le cas ici ; pour vous en convaincre, écoutez le menuet de la symphonie " la surprise" de Haydn, l'ouverture de Rosamunde de Schubert ou le second concerto de Brahms avec Rubinstein au piano ! Toute l'élégance du chef y est condensée. Une anthologie d'enregistrements qui, lors de leur parution ou lors de rééditions précédentes, ont reçu les plus grandes distinctions de la critique musicale. En conclusion, sans aucune hésitation, on est face à un must dont tout musicien aurait tort de se priver et que les nostalgiques des LPs de la fin des années 50 retrouveront avec le plus grand plaisir.

Son, enregistrements de 1947 à 1958, reports de qualité très bonne – Livret 5 – Répertoire 10 – Interprétation 10

* Chaque CD porte la mention DDD, une impossibilité technologique à la fin des années 1950. Les étiquettes des CDs ne sont certainement pas parfaites ; attribuer le concerto en la mineur op. 54 à Brahms plutôt qu'à Schumann est plutôt osé.

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