La grande Mademoiselle
Nadia BOULANGER
(1887 - 1979)
Mélodies–Vers la vie nouvelle (piano)–Trois pièces pour piano–Trois pièces pour violoncelle et piano–Trois improvisations pour orgue–Pièce sur des airs populaires flamands (orgue)
Nicole CABELL (soprano), Alek SHRADER (ténor), Edwin CROSSLEY-MERCER (baryton), Lucy MAURO (piano), Amit PELED (violoncelle), François-Henri HOUBART (orgue)
DDD–2017–108’ 27’’ (deux disques)–Texte de présentation en anglais–Delos DE 3496
Nadia Boulanger, que tout le monde appelait familièrement Mademoiselle, a été, sans conteste, un des professeurs de composition les plus importants et les plus influents du XXe siècle. La liste de ses élèves devenus célèbres constitue presque un Bottin mondain avec, en première ligne, la crème des musiciens américains : Georges Gershwin, Aaron Copland, Walter Piston, Elliott Carter, Quincy Jones, Philip Glass… Une liste à tourner le tournis. Mais qui, en général, fait oublier que Nadia Boulanger a elle-même écrit de nombreuses partitions et que dans ce domaine, ses mélodies occupent une place de choix. Parmi les auteurs, dont elle a mis certains poèmes en musique, figurent, outre les incontournables Victor Hugo et Paul Verlaine, Maurice Maeterlinck. Sur ce double album, on trouve d’ailleurs deux poèmes du dramaturge gantois, Cantique (1909) et Heures ternes (1910), et il n’est pas exagéré de dire que Nadia Boulanger en a magnifiquement respecté la lettre et l’esprit, dans une écriture aérienne et toute symboliste. Au total, il y a ici vingt-six mélodies, dont onze qu’on n’avait encore jamais enregistrées. À leurs côtés, ont été réunies diverses autres pièces pour piano, pour violoncelle et piano et pour orgue. L’une d’entre elles s’intitule Pièce pour orgue sur des airs populaires flamands. Achevée en 1915, sa texture est assez étrange, aux limites de l’abstraction, tour à tour sombre, tragique, brutale et fluide. Quant à reconnaître les airs populaires flamands, qui sont à la source de cette brève composition (sept minutes)…
Petit point de détail non négligeable : le livret contient bien tous les textes des poèmes mis en musique, mais leurs commentaires, eux, sont uniquement dans la belle langue de Shakespeare.
Jean-Baptiste Baronian
Son 8 – Livret 5 – Répertoire 7 – Interprétation 8