La Pologne et la Hongrie des 20e et 21e siècles se donnent la main dans un séduisant programme

par

Oeuvres de Alexander TANSMAN, Witold LUTOSLAWSKI, György SELMECZI et György ORBAN
Orchestre de chambre ERDÖDY, dir.: Martin NALECZ-NIESIOLOWSKI
2013-DDD-61'30-Textes de présentation en anglais, polonais et hongrois-Dux 0980
Vous n'aimez pas la musique contemporaine « radicale »? Vous regrettez qu'elle ait définitivement, semble-t-il, tourné le dos à la mélodie? Vous boudez également les minimalistes  et autres répétitifs? Dans ce cas, vous devriez avoir la curiosité de découvrir ce disque réalisé sous l'égide de l'Institut Polonais de Budapest. Car György Selmeczi en 1999 dans son concerto pour quatre violons et cordes et György Orban en 2011 dans ses Danses de cour recourent à une musique exclusivement tonale mais sans le moindre parfum passéiste. Le premier se souvient de Vivaldi dans le volet initial de l'oeuvre, puis évolue vers le romantisme et jusqu'à une sorte de swing teinté de folklore « alla Bartok » dans les mouvements suivants. Le second va chercher son inspiration dans le 17ème siècle des Bathory et cite même explicitement des mélodies extraites de deux codex de cette période. Aux côtés de ces deux Hongrois, on trouvera deux Polonais, bien plus célèbres, eux: Alexander Tansman est représenté par un Triptyque d'une ébouriffante virtuosité dans ses mouvements extrême qui contraste avec la quiétude de l'andante central. Enfin, deux pages du début de la première maturité de Witold Lutoslawski – l'ouverture pour cordes de 1949 et les cinq mélodies populaires de 1945 – témoignent d'une science extrême toujours au service d'une émotion jamais démentie. Un disque qui s'écoute avec un plaisir indiscutable et servi par de remarquables musiciens.
Bernard Postiau
Son 9 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 9      

 

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