La version « Canada Dry » de la Troisième Symphonie de Bruckner par Thomas Dausgaard et l’Orchestre de Bergen. 

par

Anton Bruckner – Symphonie n°3, version originale de 1873. Philharmonique  Bergen, Thomas Dausgaard. 2019. Livret en anglais, allemand et français. 56'35'' BIS 2464 

Mais où est donc passé Bruckner ? C’est la question qui ressort après de multiples écoutes de la version de sa Troisième Symphonie proposée par l’Orchestre de Bergen sous la baguette de Thomas Dausgaard. Quelle déception ! Pourtant très à son aise dans le répertoire symphonique (formidable cycle Beethoven chez Simax dans les années 2000), le chef danois rate la marche. A force de rechercher l’allègement des masses et une plus grande fluidité, l’auditeur est comme perdu. Le fil est rompu, on lâche prise dès le premier mouvement face à une telle confusion sonore. Où sont les ruptures et les transitions qui séquencent si bien l’œuvre du géant de Linz ? Et ce ne sont pas les mouvements suivants qui arrangent les choses. 

Nous sommes orphelins des cathédrales sonores, d’une forme de tradition et d’une mystique tellement indispensable ici. La modernité, la recherche de la nouveauté a souvent du bon mais, à l’image récemment d’un Andris Nelsons avec le Gewandhaus de Leipzig, la magie n’opère pas du tout, cela confine même au banal. Quoi de pire pour ce répertoire ?  C’est vraiment dommage car il y a une belle énergie qui se dégage de cet enregistrement…

Amis mélomanes il faut passer votre chemin et retourner à l’excellent Sergiu Celibidache (Munich EMI), lent mais si proche du divin ou bien encore vers Karl Böhm (Vienne DECCA).

Son : 9 – Livret : 9 – Répertoire : 10 – Interprétation : 6

Bertrand Balmitgère

 

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