La virtuosité au rendez-vous dans les 24 Caprices de Locatelli

par

Pietro Antonio LOCATELLI (1695-1764)
24 Caprices pour violon seul
Gabriel Tchalik (violon)
2014-DDD-76'-Textes de présentation en français, anglais et italien- EVCD 002C'est en écoutant des œuvres pour violon seul que l'on redécouvre la quintessence de l'instrument, qu'il s'agisse de la beauté la plus pure du son ou de la virtuosité menée à son paroxysme. Les 24 Caprices de Locatelli sont une œuvre rare, un véritable bijou de la littérature violonistique que nous offre Gabriel Tchalik dans cette toute première version au disque. Il s'agit en fait de douze concertos pour violons basés sur la trinité habituelle des mouvements rapide-lent-rapide. La particularité ici tient au fait qu'avant la fin du tutti final des mouvements rapides, le musicien était chargé d'interpréter l'un de ces caprices, éventuellement prolongé d'une cadence, à la fantaisie du musicien. Composés entre 1723 et 1727 puis publiés en 1733, les 24 Caprices réunissent tous les codes de la technique violonistique : traits rapides, spiccato, staccato, accords, gammes et arpèges à une vitesse fulgurante, sans oublier l'abondance des ornementations témoignant du style de l'époque. Le son de l'interprète est d'un très grand raffinement, que ce soit dans son aspect le plus baroque ou lorsqu'un vibrato subtil et léger vient agrémenter l'ensemble. Gabriel Tchalik nous livre une interprétation claire et raffinée, sans toutefois manquer d'une certaine fougue lorsque la virtuosité atteint ses sommets, impétueuse et enivrante. L'ensemble de l’œuvre, malgré l'époque de sa création, expose déjà très nettement des accents romantiques, des audaces harmoniques que le violoniste franco-russe retranscrit à la perfection. Le livret offre une présentation générale de l’œuvre par Gabriel Tchalik lui-même, puis une autre, plus détaillée, que l’on doit au Docteur Fulvia Morabito qui a participé à l'édition complète des oeuvres de Locatelli chez Schott en 2002. Très instructifs. Et on aurait aimé en lire davantage sur l'opinion de l'interprète ou des détails concernant l’oeuvre et soncontexte. Certains caprices nous remémorent avec plaisir les airs plus connus des Caprices de Paganini (comme le n°7), et l'on se plaît à découvrir cette oeuvre méconnue, et pourtant si riche. Un véritable hommage au violon et à toute la subtilité de sa technique.
Laurianne Angeon

Son 10 – Livret 9 – Répertoire 10 – Interprétation 9

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