L’âme suédoise

par

Erland von KOCH (1910-2009)
Symphonie n° 3–Sinfonia Seria–Impulsi–Nordiskt Capriccio
Orchestre symphonique de la Radio suédoise, dir. : Per HAMMARSTRÖM
DDD–2015–62’ 48’’–Textes de présentation en anglais, suédois, allemand et français–BIS 2169

À une année près, le compositeur suédois Erland von Koch aurait pu devenir centenaire. S’il est une des figures musicales marquantes de son pays, il n’est guère connu ailleurs, bien qu’il ait écrit la musique d’une trentaine de films, dont six d’Ingmar Bergman (en particulier Musique dans les ténèbres, Ville portuaire et La Prison). Encore faudrait-il être un cinéphile des plus érudits pour avoir vu son nom sur un générique et l’avoir retenu…
Après avoir tâtonné et cherché sa voie, Erland von Koch a, en 1935, rencontré à Berlin Paul Hindemith et en a très vite subi l’influence. Il a aussi, mais à un moindre degré, subi celle de Béla Bartók, de telle sorte que la plupart de ses œuvres ont quelque chose d’hybride, mais ne sont pour autant dénués d’intérêt, Erland von Koch n’hésitant pas à les assortir de thèmes folkloriques issus de la Dalécarlie, une province du centre de la Suède. C’est ce qu’on constate en tout cas en écoutant les quatre opus symphoniques enregistrés sur le présent CD par l’Orchestre symphonique de la radio suédoise, sous la direction du jeune chef et violoniste Per Hammarström. Si la Symphonie n° 3 et Sinfonia Seria, datant respectivement de 1948 et de 1962, font en effet beaucoup penser à Paul Hindemith, Impulsi, écrit en 1964, et Nordiskt Capriccio, écrit en 1943, sont des morceaux d’un seul tenant davantage inspirés par les mélodies dalécarliennes, tour à tour colorés et rythmés, et élaborés dans un langage tonal d’une très belle facture. Nordiskt Capriccio est d’ailleurs une des plus pièces orchestrales d’Erland von Koch les plus jouées en Suède. De la à la comparer à Finlandia de Jean Sibelius…
Jean-Baptiste Baronian

Son 7 – Livret 7 – Répertoire 6 – Interprétation 8

Les commentaires sont clos.