Lorenzo da Ponte, un anniversaire bien discret
Il y a exactement 270 ans naissait à Ceneda (Province de Trévise) le poète et librettiste italien Lorenzo da Ponte (1749-1838).
Etabli à Vienne en 1781 et protégé par l’empereur Joseph II, il est nommé poète impérial, une fonction littéraire importante à la cour où il succède à Métastase. Il s'attelle alors à des livrets pour de nombreux compositeurs dont Martín y Soler et Salieri, mais on retient surtout sa collaboration Mozart pour Les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) et Così fan tutte (1790).
A la mort de Joseph II (1790), il quitte Vienne pour Prague et Dresde -où il retrouve Casanova qu’il avait connu à Venise et revu à Prague lors de la création de Don Giovanni- puis Londres (1792) où il enseigne l’italien et écrit des livrets pour une compagnie d’opéra italienne.
En 1805, il émigre en Amérique avec sa compagne Anna Celestina Grahl (dont il eut 5 enfants) pour échapper à ses créanciers et il tente d'y gagner sa vie dans le commerce du tabac et de l'alcool, l’épicerie et la librairie avant de devenir professeur de langue et de littérature italiennes au Columbia College de New York où il eut de nombreux élèves.
C'est lui qui introduit et propage la langue, la littérature et l’opéra italiens en Amérique.
En 1826, il organise à New York avec le ténor Manuel Garcia la première américaine de Don Giovanni (avec Maria Malibran en Zerlina) puis, en 1833, il lève des fonds pour la création d’un opéra italien à New York et fait venir Pietro Maroncelli mais ce sera un échec.
Il a 81 ans quand il entreprend d'écrire ses Mémoires. Il y raconte sa vie aventureuse avec beaucoup de talent... et un peu moins de rigueur.
Il mourra à New York en 1838 et ses imposantes funérailles se dérouleront à la cathédrale Saint Patrick de Mulberry Street.