Le Lac des cygnes, ballet intégral avec Jurowski

par

Piotr Illitch Tchaikovsky (1840-1893) : Lac des cygnes, ballet en quatre actes (version de 1877). State Academic Symphony Orchestra of Russia « Evgeny Svetlanov », Vladimir Jurowski, direction. 2018-SACD-CD1 71’54 CD2 79’52-Textes de présentation en anglais et allemand-Pentatone-PTC5186640

Tchaikovsky touche au cœur : Roméo et Juliette, ses concertos, ses symphonies… un pan du répertoire lourd d’histoire et d’une imagination hors pair. Tchaikovsky, c’est aussi la musique de ballet, bien connue aujourd’hui grâce aux nombreuses adaptations à l’écran et ailleurs. Si certains thèmes du Lac des cygnes nous sont bien connus, peu de personnes savent en réalité que le ballet d’origine (1877) dure pas moins de trois heures ! Aussi long qu’un opéra de Verdi ou Puccini, le Lac des cygnes, construit en quatre actes, donne à découvrir des pages si incroyables esthétiquement que notre admiration pour ce compositeur de génie ne peut que grandir. 

Admiration à adresser aussi au chef d’orchestre Vladimir Jurowksi et au State Academic Symphony Orchestra de Russie « Evgeny Svetlanov » qui ont eu la brillante idée de proposer ce projet au label Pentatone dont on vante régulièrement les qualités éditoriales. Naturellement, une grande émotion ressort de cet enregistrement. Dépourvues de la scène, c’est de manière directe que l’on goutte à cette succession de pièces. Une baguette qui vit, un orchestre qui a du répondant, des pupitres tous plus impressionnants les uns que les autres. Un grand travail de dynamiques, lecture parfaite de la partition, est porté ici. Les cordes officient avec homogénéité et justesse d’expression (vibrato soigné) grâce au travail d’orfèvre d’un chef lucide. Car il y a cette veine populaire et ces dorures d’une salle d’opéra qui se dessinent devant nous. Pourtant, le regard du chef est novateur car très épuré et humble. La vulgarité est mise au placard au profit d’une lecture simplement juste. Certaines pages sont très populaires, et puis d’autres que l’on (re)découvre en s’étonnant d’ailleurs de leur existence. Chaque page est une ambiance, une atmosphère. Jurowski agence le tout admirablement, avec beaucoup de douceur. Il raconte une histoire que l’on se plaît à écouter. 

Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

 

 

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