Le Trio Karénine, l’inspiration contagieuse

par
Schumann

Robert SCHUMANN 
(1810 - 1856)
Trio pour piano et cordes n°1 en ré mineur op.63 - Trio pour piano et cordes n°2 en fa majeur op.80
Trio Karénine (Paloma Kouider piano, Fanny Robilliard violon, Louis Rodde violoncelle )
2016-56’- Livret de présentation en français, anglais et allemand-Mirare MIR 311
C’est avec l’ambition d’égaler le Trio en ré mineur op.49 de Mendelssohn que Robert Schumann compose en juin 1847 son premier Trio op.63, qu’il lui dédiera et qui est déjà en vérité sa deuxième incursion dans ce genre précis ; sa première tentative avait rencontré tellement d’incompréhension chez ses proches qu’il ne la reprit que sept années plus tard, lui donnant le nom de Phantasiestücke et le numéro d’opus 88. La seconde fois fut par contre une réussite qui enthousiasma la société musicale de l’époque si bien que Schumann réitéra l’expérience en mettant en chantier un deuxième trio en fa majeur à l’automne 1847 dont la composition fut interrompue par l’annonce de la mort de Mendelssohn. Elle reprit en avril de l’année suivante et l’œuvre, empreinte d’une grande passion et parsemée de références et de citations chères au couple Schumann plut une fois encore immédiatement à l’entourage du compositeur.
C’est à la Salle Philharmonique de Liège que le Trio Karénine a enregistré ce premier album. Fondé en 2009, composé de jeunes musiciens issus du CNSMP ou de l’Ecole Normale de Musique de Paris et formé par le Quatuor Ysaÿe au Conservatoire de Paris, cet ensemble a été récompensé de nombreuses fois depuis 2013, s’est produit dans les plus grandes salles et a été à l’affiche des plus grands festivals à travers le monde.
Leur discours est ici d’une grande souplesse et nous fait traverser les très nombreuses ambiances musicales avec une grande aisance, chaque instrument glissant sur les autres voix, émergeant à la surface puis plongeant à nouveau dans le courant, naviguant dans toutes les strates de la pensée schumanienne. Le piano et les cordes s’expriment avec fougue et passion et dégagent subtilement le relief et la valeur presque littéraire de la partition et en font admirer les nombreuses tonalités de couleurs. On entend le son d’une équipe soudée et complice, trois magnifiques musiciens cherchant dans la musique d’ensemble l’inspiration mutuelle plutôt que le compromis, se nourrissant chacun des idées de l’autre et concrétisant leur amitié sincère en une réalisation artistique authentique et pétillante, conjonction de leurs trois pensées créatrices.
Marin Morest,
Reporter de l’Imep

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