L’intarissable Weinberg

par

Mieczyslaw WEINBERG (1919-1996)
Symphonie de chambre n° 3 op. 151–Symphonie de chambre n° 4 op. 153
Johnny JANNESSON (clarinette), Fredrik BURSTEDT (violon), Niklaus WELTMANN (violoncelle), Helsingborg Symphony Orchestra, dir. : Thord SVEDLUND
DDD–2015–65’ 55’’–Textes de présentation en anglais, allemand et français–Chandos CHSA 5146

Longtemps négligé par l’édition discographique, Mieczyslaw Weinberg est depuis sa disparition un des compositeurs russes les plus enregistrés (il est né à Varsovie en Pologne). Il est vrai que son œuvre est extrêmement vaste : près de cinq cents compositions dans une multitude de domaines (mais plus de la moitié sans numéro d’opus), dont vingt-deux symphonies pour grand orchestre, dix-sept quatuors à cordes, sept opéras (entre autres Le Portrait d’après Nicolas Gogol) et soixante-sept musiques de film. Et parmi ces dernières, il y a celle de Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov, qui a été la palme d’or au Festival de Cannes en 1958 et qui est une des rares réalisations soviétiques à avoir connu un immense succès international.
La diffusion de l’œuvre de Mieczyslaw Weinberg doit beaucoup à l’Orchestre symphonique de Helsingborg, un orchestre suédois fondé en 1912 et à un de ses principaux chefs, Thord Svedlund. Le présent CD est le cinquième qu’ils enregistrent ensemble pour l’excellent label britannique Chandos. Il réunit la Symphonie de chambre n° 3 op. 151 et la Symphonie de chambre n° op. 152, qui datent respectivement de 1990 et de 1992, et qui sont des œuvres pour ainsi dire jumelles, ne serait-ce que parce qu’elles sont écrites toutes les deux pour un orchestre à cordes, et qu’elles baignent chacune dans un climat proche de la méditation. On songe, en les écoutant, à Béla Bartók – le Bartók, il va sans dire, du Divertimento pour orchestre à cordes et, dans une moindre mesure, du Concerto pour orchestre. Et, par moments, on songe aussi à Gustav Mahler. Mais il ne s’agit pour autant d’œuvres sous influence, Mieczyslaw Weinberg ayant une façon très personnelle de tisser ses harmonies (notamment basées sur des airs populaires juifs), de les faire fusionner les unes aux autres – mélange de sérénité, de tristesse, de langueur et de calme.
Jean-Baptiste Baronian

Son 7 – Livret 8 – Répertoire 7 – Interprétation 8

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