Liszt au service de Schubert et Wagner

par

Franz Liszt (1811-1886) : Œuvres transcrites de Schubert et Wagner – Ballade n°2.  Jean-Nicolas Diatkine, piano. 2022-75’13-Texte de présentation en français et anglais-Solo Musica-SM399

Schubert a toujours fasciné par son sens aigu de la mélodie délicatement accompagnée de formules harmoniques baignées dans le sentimentalisme. Wagner, quant à lui, est un maître en matière de construction orchestrale et harmonique dans le domaine de l’opéra. Au milieu se retrouve Liszt qui associe son génie de virtuose et de compositeur au service, notamment, du piano. De ce compositeur hongrois né un 22 octobre 1811, quelques ouvrages tels que les Concerti pour piano, les Années de pèlerinage ou encore la non moins célèbre Sonate en si mineur marquent encore et toujours les esprits et les tourments de nombre de mélomanes. Mais si Liszt est connu incontestablement pour ces nombreux talents, il n’en demeure pas moins un extraordinaire transcripteur. Le pianiste Jean-Nicolas Diatkine (qui a par ailleurs accordé un entretien à Crescendo Magazine) s’empare de quelques pages vocales de Schubert et Wagner transcrites par l’auteur des Préludes. Poésie et extase sont au cœur de ce récital. Soulignons l’attache du pianiste à ce répertoire puisque, comme il le rappelle en préambule, il fut accompagnateur de nombre de chanteurs. Devenu depuis lors concertiste et délaissant, pour raisons personnelles, l’accompagnement du chant, il retrouve dans l’œuvre de Liszt l’amour qu’il porte à la musique vocale, ce terrain ou quelques notes suffisent pour créer un tout puissant et dramatique.

Cet amour se ressent naturellement sous les doigts du pianiste qui nous offre un récital raffiné et judicieusement construit autour de l’énigmatique Ballade n°2 de Liszt. Le piano Schiedmayer choisi ici pour son timbre et son homogénéité remarquables aide le pianiste à affiner son langage et ses recherches sonores. Une direction musicale conçue avec lucidité, un doigt de dramatisme ou cela est nécessaire, un aspect plus épuré lors de moments de grande introspection, et une imagination orchestrale dotée de toutes les couleurs qu’il est possible de donner à une partition. 

Son 10 – Répertoire 10 – Livret 10 – Interprétation 9

Ayrton Desimpelaere

 

 

 

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