L'orchestre d'Auvergne dans un festival tchèque pour cordes !

par

Antonín Dvořák (1841-1904) : Sérénade en mi majeur pour cordes, op. 22 ; Leoš Janáček (1854-1928) : Suite pour orchestre à cordes ; Bohuslav Martinů (1890-1959) : Sextuor à cordes. Orchestre d'Auvergne, Roberto Forés Veses, direction. DDD-2018-Notice en français et anglais. 63'06". Aparte Music AP195

Qu'il est heureux ce choix de renoncer à l'habituel couplage de la sérénade pour cordes de Dvořák avec celles de Tchaïkovski et d'Elgar ! L'Orchestre d'Auvergne conserve ici l'unité nationale tchèque et nous fait évoluer du Dvořák de 1875 et du Janáček de 1877 au Martinů de 1932 (l'arrangement pour orchestre à cordes du sextuor est dû au compositeur lui-même et date de 1951).

La version complète, sans coupures, de la belle et populaire Sérénade de Dvořák ouvre ce récital avec ce superbe sens de la mélodie que l'on doit au maître tchèque ; dans le larghetto du quatrième mouvement, l'auditeur attentif notera les premières mesures du quatrième mouvement, qui seront reprises textuellement, consciemment ou inconsciemment, par Nino Rota dans le nostalgique air de Gelsomina dans La Strada de Federico Fellini.

Pratiquement contemporains de la Sérénade de Dvořák, les six mouvements de la Suite de Janáček nous révèlent un jeune musicien plus intériorisé et tout en nuances, annonciateur de ses deux grands cycles pour piano Sur un sentier recouvert ou Dans les brumes. L'adagio, en particulier, nous plonge dans une superbe méditation entre les premiers et deuxièmes violons et les altos.

Avec le Sextuor de Martinů écrit en 1932, nous passons dans un autre monde sonore très riche. Influencée par Debussy, Roussel mais aussi Stravinsky, l'oeuvre en trois mouvements est de style néoclassique ; elle est originalement écrite pour deux violons, deux altos et deux violoncelles mais, lors de sa publication une quinzaine d'années plus tard, Martinů y ajoutera une (épisodique) partie de contrebasse en précisant que la contrebasse peut être ajoutée, si nécessaire, pour orchestre à cordes. C'est cette version, sorte de petite symphonie de chambre, qu'il nous est donné d'entendre ici.

Les vingt et un musiciens de l'Orchestre d'Auvergne se sont plongés avec bonheur et efficacité dans une interprétation délicate et vivante de ces pages où la nostalgie slave est toujours présente.

A recommander sans hésitation.

Son 9 – Livret 9 – Répertoire 10 – Interprétation 9

 

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