Thierry Escaich exalte fervemment le souffle de l’âme

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Thierry Escaich (1965) : Trois Motets pour 12 voix mixtes et orgue ; Évocation IV pour orgue seul ; Messe Romane pour deux chœurs et orgue. Thomas Ospital (°1990) : Improvisations. Thierry Escaich et Thomas Ospital, orgue ; Chœur de chambre Dulci Jubilo, direction Christophe Gilbert. 2023. Notice en français. 58’ 30’’. Anima Nostra AN0007.

Mozart, Schubert et Haydn au Namur Concert Hall

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Ce vendredi 8 décembre, le Namur Concert Hall a accueilli un concert consacré au répertoire sacré autrichien. Dirigés par Vahan Mardirossian, l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie et le Chœur de Chambre de Namur se sont associés pour interpréter le Salve Regina en sol mineur de Joseph Haydn, le Laudate Dominum tiré des Vêpres Solennelles de Mozart et la Messe No.4 en do majeur de Franz Schubert. 

Comme à son habitude, le Chœur de Chambre de Namur nous a livré une prestation à la hauteur de sa réputation. D’une précision chirurgicale dans chacune de leurs interventions, les choristes ont insufflé une puissance et une sensibilité cruciales pour l’interprétation de ces œuvres sacrées.

L’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie quant à lui s’est distingué par une concentration sans faille. Les musiciens, particulièrement inspirés et parfaitement dirigés par le chef arménien, ont poussé les nuances à l'extrême, allant jusqu'à des pianissimi magnifiques. La balance avec le chœur et les solistes fut parfaite d’un bout à l’autre du concert. Cette soirée doit être une référence pour cet orchestre qui n’hésite pas à inclure des jeunes étudiants de l’IMEP à chacun de ses concerts.

Gabriel Hollander, chef d’orchestre entrepreneur 

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Le chef d’orchestre Gabriel Hollander est musicien et entrepreneur. Il est le fondateur de l’Orchestre Etesiane avec lequel il sera prochainement en concert avec un programme qui sort de l'ordinaire. Gabriel Hollander aime également défendre le patrimoine musical et descendre dans la fosse, des caractéristiques pas si fréquentes chez les jeunes chefs d’orchestre.  Le musicien est également  Conductor Mentee auprès de la Peter Eötvös Fondation. Crescendo Magazine est heureux de s’entretenir avec ce chef émergent agitateur d’idées. 

Vous êtes le fondateur de l’Orchestre Etesiane. Pourquoi avez vous pris la décision de créer un orchestre? Ce n’est pas une démarche si commune !

Cela s’est fait par la force des choses, alors que j’étais encore à l’école secondaire. Malgré mes lacunes techniques de direction de l’époque (à ce moment-là, je n’avais pas encore eu mon premier cours de direction !), j’avais fondé et dirigé le chœur des élèves de mon école. Cela m’a fait prendre goût à l’aspect organisationnel, fédérateur et de rencontre qu’un tel projet favorise.

Il y a quelques années, les projets rassemblant des artistes autour d’un même projet ont pris de plus en plus d’ampleur : par exemple, en 2018, j’ai rassemblé 70 choristes, 40 instrumentistes et 4 solistes pour deux concerts avec le requiem de Mozart, et en 2022, j’ai créé trois “Scratch Operas” en trois semaines avec une centaine d’intervenants (solistes, instrumentistes, choristes, pianistes) dans le cadre de ma préparation pour le concours de direction à l’Opéra Royal de Wallonie : 

Le nom de l’orchestre s’est concrétisé en avril 2023 pour le concert de clôture du festival Courants d’Airs à Bruxelles. Etesiane — nom propre basé sur “l’étesien”, un vent puissant et chaud qui souffle sur la Méditerranée orientale — représente la chaleur que l’on vit quand on est fédéré par et pour le projet, dans l’orchestre, l’organisation et le public.

Quels sont les défis à surmonter pour fonder, dans ces années 2020, en Belgique, un nouvel orchestre ?

Les défis pour fonder un orchestre sont probablement semblables aux défis de chaque start-up — à la différence que l’on se trouve dès sa création avec un large groupe de personnes sur lequel le projet entier dépend. Pour moi, il me semble que le principal défi pourrait être le manque de temps et donc comment prioriser de manière efficace et juste les multiples tâches à effectuer.

C’est pour cela que je suis profondément reconnaissant à tous les partenariats que l’orchestre a déjà reçus jusqu'à aujourd'hui : des musicien.ne.s et d’autres organisations musicales, des lieux de concerts, des festivals et j’en passe. Sans tout ce soutien et cette confiance, il aurait été sûrement plus difficile de réaliser les dix premiers projets de l’orchestre Etesiane pendant ces deux dernières années.

Au programme de votre prochain concert, on relève les noms de Beethoven, du contemporain Dimitri Arnauts et une œuvre du compositeur belge Alexander Stadtfeld.  Ce mix sort de l’ordinaire. Je présume que c’est une démarche volontaire et assumée de proposer de telles associations de compositeurs et d'oeuvres?

L’idée du programme musical du prochain concert d’Etesiane vient d’une énergie semblable au projet même de l’orchestre : celle de fédérer les projets et institutions autour du même but, l’expérience du concert. En pratique, ce concert offre au Talk C.E.C — nouvel espace à Bruxelles dédié aux expériences culturelles et enjeux environnementaux contemporains — un concert qui “ouvre en musique” la période des fêtes de fin d’année. D’où l’idée des différentes ouvertures.

En particulier, l’ouverture de Stadtfeld est une redécouverte mondiale après 170 ans et en partenariat avec la bibliothèque du Conservatoire de Bruxelles. Plus tôt en 2023, elle a déjà été jouée par l'orchestre Melomania, et comme cette pièce mérite plus de visibilité, j’ai voulu la reprogrammer au prochain concert d’Etesiane.

La création du prélude Pro Mémoria de Dimitri Arnauts s’inscrit aussi dans une démarche volontaire de l’orchestre Etesiane de collaborer avec des compositeurs contemporains, belges et internationaux. Dans les mots du compositeur, ce prélude annonce “une oeuvre symphonique plus vaste, qu’il [le compositeur] a composée pour célébrer le triomphe de la Paix et de ses artisans bienveillants”.

Alexandre Baldo dans un récital de raretés vocales de Caldara

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Antonio Caldara (1670-1736) : Sù cedete al dio dell’armi [La contessa de’ numi]. Cosi dunque tradisciAspri rimorsi atroci [Il Temistocle]. Trochi, si, la falce irata [Cajo Marzia Coriolano]. Vedea modesto volto [Mitridate]. Minaccerà le sponde [Scipione nelle Spagne]. Quanto ria tal pena sia [Scipione Africano il maggiore]. Più di belva [Il Battista]. Sapienza … Quando il tenero [Gesù presentato nel tempio]. Furie implacabili [Nitocri]. Introduction de Ifigenia in Aulide. Sinfonia de Santa Ferma. Alexandre Baldo, baryton-basse. Ensemble Mozaïque. Gabriele Toscani, Angelika Wirth, violon. Joanna Patrick, alto. Celeste Casiraghi, violoncelle. Elias Conrad, théorbe, guitare baroque. Chloé de Guillebon, clavecin. Mai 2022. Livret en allemand, anglais, français ; paroles en italien traduit en anglais. TT 57’31. Pan Classics PC 10447

Hélène de Montgeroult, sur un pianoforte carré d’Antoine Neuhaus

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Hélène de Montgeroult (1764-1836) : Onze Études pour la main droite, pour la main gauche ou pour les deux mains, pour pianoforte ; Six Nocturnes à voix seule avec accompagnement de pianoforte ; Sonate en la mineur pour forte piano avec accompagnement de violon op. 2 n° 3. Marcia Hadjimarkos, pianoforte ; Beth Taylor, mezzo-soprano ; Nicolas Mazzoleni, violon. 2022. Notice en français. 61.50. Seulétoile SE09. 

Les finalistes 2024 des ICMA

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Les membres du jury des International Classical Music Awards (ICMA) communiquent les finalistes de l'édition 2024.

La liste initiale, avec un total de 375 nominations, a été réduite à trois œuvres par catégorie. Les lauréats seront choisis parmi ces trois finalistes. Les noms des lauréats seront publiés le 8 janvier 2024.  La cérémonie et le concert de gala  se dérouleront au Palau de la Musica à Valence le 12 avril 2024.

La liste des finalistes est disponible en ligne.

Cantates de Bach : trois parutions dont se dégage une réédition de 2008

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Oratorio Lobet Gott in seinen Reichen BWV 11. Cantates Sie werden euch in den Bann tun BWV 44 ; Wahrlich, wahrlich, ich sage euch BWV 86 ; Es ist euch gut, dass ich hingehe BWV 108. Siri Thornhill, soprano. Petra Noskaiova, contralto. Christoph Genz, ténor. Jan Van der Crabben, basse. La Petite Bande, Sigiswald Kuijken. Avril-mai 2008, rééd. 2023. Livret en anglais et allemand (paroles des cantates traduites en anglais). TT 73’23. Accent ACC 25321

Bach Kantaten n°43. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Cantates Brich dem hungrige dein Brot BWV 39 ; Was soll ich aus dir machen, Ephraim BWV 89 ; Warum betrübst du dich, mein Herz BWV 138. Ulrike Hofbauer, Nuria Rial , Julia Sophie Wagner, soprano. Delphine Galou, alto. Markus Forster, Alex Potter, altus. Raphael Höhn, Makoto Sakurada, ténor. Matthias Helm, Dominik Wörner, Wolf Matthias Friedrich, basse. Chœur et orchestre de la J.S. Bach-Stiftung, direction Rudolf Lutz. Septembre 2010, octobre 2013, mars 2022. Livret en allemand et anglais (paroles des cantates en allemand non traduit). TT 49’33. J.S. Bach-Stiftung n°43

Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Cantates Bleib bei uns, den es will Abend werden BWV 6 ; Was Gott tut, das is wohlgetan BWV 99 ; Herz und Mund und Tat und Leben BWV 147. Dorothee Mields, soprano. Alex Potter, altus. Guy Cutting, ténor. Peter Kooij, basse. Collegium Vocale de Gand, Philippe Herreweghe. Janvier 2023. Livret en anglais, français et allemand (paroles des cantates traduites en anglais et français). TT 62’13. Phi LPH041

A Genève, Diego Fasolis dirige l’Oratorio de Noël de Bach  

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Pour deux concerts donnés au Théâtre de Beaulieu à Lausanne et au Victoria Hall de Genève, l’Orchestre de la Suisse romande invite l’Orchestre de Chambre de Lausanne et l’Ensemble Vocal de Lausanne à présenter le Weihnaschtsoratorium BWV 248 de Bach sous la direction de Diego Fasolis. Du cycle de six cantates composé en 1734 pour la paroisse Saint-Thomas de Leipzig, ne sont retenues que les trois premières évoquant la Nativité et la sixième dévolue à l’Epiphanie.

Avec l’indomptable énergie qu’il déploie régulièrement dans la fosse de l’Opéra de Lausanne, le chef s’attaque au premier chœur « Jauchzet, frohlocket ! auf, preiset die Tage » en lui prêtant un caractère jubilatoire grâce à la remarquable cohésion de l’Ensemble Vocal et aux trompettes et à la timbale dominant le canevas orchestral. Cette houle déferlante est brisée par l’intervention du ténor Bernhard Berchtold confronté à la tessiture haute de l’Evangéliste qui met à mal son timbre effiloché. Guère plus convaincante s’avère la mezzo Lucia Cirillo cherchant désespérément ses graves dans l’aria d’alto « Bereite dich, Zion ». Heureusement le baryton-basse Klaus Mertens rétablit l’équilibre en donnant une certaine assise à l’aria « Grosser Herr, und starker König ». Dès ce moment-là, l’attention de l’auditeur se fixe sur le dialogue suave des flûtes et hautbois irradiant la Sinfonia d’ouverture de la deuxième cantate. L’Ensemble Vocal lui répond par le choral nuancé « Ehre sei Gott in der Höhe », alors que tombent à plat le « Frohe Hirten » du ténor et le « Schlafe, mein Liebster » de la mezzo. Le retour des trompettes confère une dimension brillante au chœur « Herrscher des Himmels » ouvrant la troisième cantate puis au fugato « Lasset uns nun gehen gen Bethlehem».

Un voyage dans la chanson populaire, avec Magdalena Kožená et Sir Simon Rattle

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Folk Songs. Béla Bartók (1881-1945) :
Cinq Chansons populaires hongroises. Luciano Berio (1925-2003) : Folk Songs. Maurice Ravel (1875-1937) : Cinq Mélodes populaires grecques. Xavier Montsalvatge (1912-2002) : Cinq Canciones negras. Magdalena Kožená, mezzo-soprano ; Orchestre Philharmonique tchèque, direction Sir Simon Rattle. 2020, 2022 et 2023. Notice en anglais. Textes chantés en langue originale, avec traduction anglaise. 53.03. Pentatone PTC 5187 075.