Giuseppe Sammartini, une poignée de sonates pour flûte dans une sage lecture d’agrément

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Giuseppe Sammartini (1695-1750) : Sonates en sol majeur, ré mineur, ré majeur, sol mineur, fa majeur Sibley no 25, 20, 17, 14, 27. Tamar Lalo, flûte à bec. Daniel Oyarzabal, clavecin, orgue. Josetxu Obregón, violoncelle. Eyal Street, basson. Ismael Campanero, violone. Jadran Duncumb, luth. Novembre 2021. Livret en anglais, allemand, espagnol. TT 60’01. Pan Classics PC 10443

Les débuts concertants épatants de Randall Goosby 

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Max Bruch (1838-1920) : Concerto pour violon n°1 en Sol mineur,  Op.26 ; Florence B.Price (1887-1953) : Adoration (arrangement de Jim Gray), Concerto pour violon n°1 en Ré, Concerto pour violon n°2. Randall Goosby, violon ; Philadelphia Orchestra,  Yannick Nézet-Séguin. 2022. LIvret en anglais, allemand et français. 73’50’’.  Decca 485 4234. 

Piano romantique flamand : concerto chambriste et pages solistes, sur trois instruments d’époque

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Au Clair de la Lune. Musique romantique flamande pour piano. Charles Louis Hanssens (1802-1871) : Concerto pour le piano forte [arrgmt pour sextuor]. Peter Benoit (1834-1901) : Barcarolle op. 2 no 2. Troisième Fantaisie op. 18. Quatrième fantasia op. 20. Jean Vanderheyden (1823-1889) : Caprice sur la romance flamande Roosje uit de dalen op. 4. Philippe Vanden Berghe (1822-1885) : Au clair de la lune, impromptu op. 17. Simple mélodie op. 29. Mazurka de salon op. 30. Pier-Lala, fantaisie pour piano sur un air populaire flamand du XVIIe siècle op. 24. Naruhiko Kawaguchi, pianoforte. Membres de l’Orchestre du XVIIIe siècle. Sophie Wedell, Franc Polman, violon. Yoshiko Morito, alto. Albert Brüggen, violoncelle. Maggie Urquhart, contrebasse. Octobre 2020, novembre 2021. Livret en anglais, flamand. TT 60’54. Et’Cetera KTC 1718

Six monologues au fil de cent ans par Anna Bonitatibus, dont un inédit de Donizetti

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Monologues. Nicolo Zingarelli (1752-1837) : Ero, monologue pour voix et piano ; Gaetano Donizetti (1797-1848) : Saffo, cantate pour voix seule et piano ; Gioacchino Rossini (1792-1868) : Giovanna d’Arco, cantate pour voix seule et piano ; Richard Wagner (1813-1883) : (Les) Adieux de Marie Stuart, lai [lamento] pour voix et piano ; Pauline Viardot (1821-1910) : Scène d’Hermione, pour contralto et piano ; Mel Bonis (1858-1937) : Salomé op. 100, pour piano ; Ottorino Respighi (1879-1936) : Aretusa, poème pour voix et piano. Anna Bonitatibus, mezzo-soprano ; Adele D’Aronzo, piano. 2021/22. Notice en italien, en anglais et en allemand. Textes des monologues en langue originale avec traductions en anglais ou italien. 151.15. Un album de deux CD Prospero PROSPO068. 

La Bohème tout simplement au Théâtre des Champs-Elysées

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Le metteur en scène Eric Ruf place les quatre tableaux de cette Bohème à l’intérieur d’un Théâtre dans le Théâtre, celui des Champs-Elysées. Magnifié par le rideau rouge qu’achève de peindre Marcello, l’espace devient tour à tour mansarde, Quartier latin ou Barrière d’Enfer, englobant même toute la salle un moment éclairée face à Mimi.

Les cages sont propices à la fluidité de déplacements bien réglés tandis que le café Momus évoque quelque conte d’Andersen où se mêlent cris d’enfants, tambours, filles légères au grand cœur et amis désargentés.

La lumière (Bertrand Couderc) définit chaque lieu d’une simple rampe ou d’un lever de lune. Sa discrète poésie s’harmonise au jeu des costumes (Christian Lacroix) plus percutant qu’il n’y paraît à première vue. Ainsi la robe orange de Musetta et celle, rouge vif, de Mimi au moment de sa mort, s’harmonisent-elles avec cette sensualité si particulière propre aux héroïnes sacrificielles de Puccini -féminité candide, ardente et blessée. 

Cet éclat est renforcé par le contraste avec une tonalité d’ensemble aux teintes sourdes. La palette des gris et des bruns, la variation des textures -fourrures, drap de laine, tricots- affine inconsciemment le regard. Merveilleusement terne, le raffinement ne se perçoit que peu à peu si bien qu’il faudra attendre les saluts pour en savourer les détails. Mais, surtout, par l’aisance de leur coupe, paletots, pelisses puis redingotes virevoltantes suscitent le geste vif, enlevé, dramatiquement juste.

Sur ce fond de grisaille, le moindre frémissement de vie, de chaleur humaine, de tendresse prend toute la place dans le courant d’une musique en constante métamorphose.

Le jeune chef lombard Lorenzo Passerini s’en empare avec un enthousiasme communicatif et un sens dramatique aiguisé. Fondateur de l’orchestre Antonio Vivaldi, tromboniste de formation, il galvanise l’Orchestre national de France comme les chœurs Unikanti-Maîtrise des Hauts de Seine. Sa vivacité sait se tempérer, soutenir des contrastes énergiques ou se mettre en retrait à l’écoute de ces accents de simplicité souriante et mélancolique caractéristiques du musicien. Chaque pupitre est mis en valeur et le génie orchestral du compositeur de Manon Lescaut peut se déployer dans toute son envergure. Au point que des réminiscences rares, habituellement fondues dans la masse, surprennent l’oreille : Moussorgski, entre autres, dont l’influence aura été finalement bien au-delà de Ravel, orchestrateur des Tableaux d’une exposition qui citait volontiers Puccini comme modèle d’orchestration, de Claude Debussy dont l’aversion pour le vérisme cohabitait avec une admiration éperdue pour Boris Godounov -« Tout Boris est dans Pélléas » confiait- t-il ! Ou de Stravinski, lui aussi, imprégné des trouvailles de la Khovantchina.

Un plateau de haut vol offre une interprétation équilibrée et bien caractérisée. Très attendu pour sa prise de rôle, le ténor Pene Pati (Rodolfo) fait preuve d’une belle sensibilité (« Che gelida manina ») qui s’affirme au fil de la représentation. Emouvant dans l’échange du quatrième tableau avec Marcello, sa puissance parfois démonstrative n’exclut pas de belles demi-teintes.

Alexandre Duhamel incarne un peintre chaleureux, truculent, très juste dans sa relation avec Musetta (Amina Edris).

François-Xavier Roth en Hispanie : l’intégrale Ravel à l’heure de Bolero

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Maurice Ravel (1875-1937) : L’Heure espagnole, M.52 ; Bolero, M.81 (Version originale Ballet 1928). Isabelle Druet, mezzo-soprano ; Julien Behr, ténor ; Lotte Félix, ténor ; Thomas Dolié, baryton ; Jean Teitgen, basse. Les Siècle, direction : François-Xavier Roth. 2021. Livret en : français, anglais et allemand. Texte chanté en français, traduction en anglais. 64’36. Harmonia Mundi. HMM905361. 

Copieux récital de trompette baroque dans la sphère germanique

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Altissima. Concertos, Sonates, Sinfonia et alia op. de Gottfried Reiche (1667-1734), Christoph Graupner (1683-1760), Romanus Weichlein (1652-1706), Gottfried Finger (c1660-1730), Johann Samuel Endler (1694-1762), Georg Philipp Telemann (1681-1767), Philipp Jakob Rittler (c1637-1690), Capel Bond (1730-1790). Josh Cohen, trompette baroque. Daniel Abraham, Ensemble Sprezzatura. Janvier 2020. Livret en anglais, français. TT 66’51. Chandos CHAN 0828

Récital vocal de compositrices contemporaines : la lumière, presque à tous les étages

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La Lumière. Ig Henneman (*1945) : Beweis zu nichts. Annelies van Parys (*1975) : Medea. Lili Boulanger (1893-1918) : Pie Jesu. Monique Krüs (*1959) : Je vis, je meurs. Bauwien van der Meer, soprano. Gerrie Meijers, orgue. Doriene Marselje, harpe. Stella Zake, Pieternel Tils, violon. Lotus de Vries, alto. Renate Apperloo, violoncelle. Mai-juin 2022. Livret en anglais, allemand, néerlandais ; paroles en langue originale non traduite. TT 45’20. Et’Cetera KTC 1782