Pour redécouvrir Méhul

par
König

Etienne-Nicolas MEHUL
(1763-1817)
Symphonie n° 1 en sol mineur
Ludwig Van BEETHOVEN
(1770-1827)
Symphonie n° 3 "Eroica" en mi bémol majeur op. 55
Solistes européens, Luxembourg, dir.: Christoph KÖNIG
2017-live-72'05''-Texte de présentation en anglais, allemand et français-Rubicon RCD 1020

Méhul a parfois été nommé "le Beethoven français". Le couplage de cd peut donc paraître logique, d'autant plus que les symphonies sont quasi contemporaines. Dans son intéressante introduction, le chef Christoph König souligne l'interaction entre les deux musiciens et l'influence qu'ont exercée les compositeurs de la Révolution française (Grétry, Gossec, Méhul) sur Beethoven. La notice insiste sur l'énergie qui jaillit de la musique de Méhul, et cela se remarque tout de suite, dès les premières mesures, furieuses, de cette Symphonie n° 1, de 1808. S'il évoque souvent le maître de Bonn, Méhul se souvient aussi de Haydn, comme dans le charmant thème de l'"andante", ou dans le menuet (et non scherzo) aux pizzicati très originaux. La large coda annonce même un effet de spatialisation du son plutôt étonnant. Le finale, brillant, allie la variété des rythmes à une orchestration rutilante, qui termine l'oeuvre en apothéose. La version de König, tout à fait convaincante, s'inscrit dignement aux côtés de celles de Minkowski (Erato) ou Swierczewski (Nimbus). Le chef allemand, directeur musical de cette formation européenne, se réunissant annuellement à Luxembourg, enflamme moins dans la célèbre Symphonie n° 3, dite "Héroïque" de Beethoven, mais là, la concurrence est rude. Le jeu est précis, net, mais l'orchestre semble parfois perdre le fil, comme à la fin du mouvement initial, ou durant de la marche funèbre, qui traîne un peu. Après un scherzo rapide, et plus réussi, avec son superbe trio clamé par les trois cors, les variations finales languissent à nouveau. Tout y est, certes, mais paraît bien scolaire. En fait, cette interprétation manque de cette folie révolutionnaire voulue par le Beethoven de 1805. En fin de compte, cette fièvre brûle davantage dans la symphonie de Méhul.
Bruno Peeters

Son 9 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 10/7

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