Recette d’un gala idéal : l’exemple de la 5eme édition des beautés de la danse
Ce dimanche 12 janvier, à La Seine Musicale, se pressaient beaucoup d’enfants venus assister à la 5ème édition du gala nommé, à juste titre, “les beautés de la danse”.
Nous vous dévoilons la recette pour un gala aussi réussi.
Pour un bon gala il faut….
Des stars
Un savant équilibre entre étoiles parisiennes, jeunes talents et star internationales sera à rechercher.
On retrouve avec plaisir Bleuenn Battistoni, Dorothée Gilbert, Hugo Marchand et Paul Marque étoiles de l’Opéra national de Paris, accompagné de Inès McIntosh et Shale Wagman deux jeunes talents de la même maison.
S'ajoutent à cela des stars internationales : Olga Smirnova, ancienne étoile du Bolchoï, désormais étoile au Het National Ballet d’Amsterdam. Mayara Magri et Matthew Ball sont deux étoiles du Royal Ballet de Londres. Victor Caixeta, soliste du Mariinsky désormais étoile du Dutch National Ballet. Esteban Berlanga étoile au Ballett Zürich et Michelle Willems première danseuse au Staatsballett de Berlin.
De la technique
Pour en mettre plein la vue et motiver les jeunes danseurs à retourner à la barre dès le lendemain.
Les sauts ont la part belle chez les hommes, Shala Wagman s’illustre parfaitement dans ces exercices techniques : il semble rester suspendu quelques secondes dans les airs à chaque saut !
Les tours sont également des pas de bravoure : Shale Wagman se fait à nouveau remarquer par sa suspension en fin de pas, Paul Marque propose des tours à la seconde sautés plus que bluffants.
Chez les filles, ce sont les terribles fouettés qui sont guettés (le jeu du public est de les compter) : Inès McIntosh en propose deux séries et Bleuenn Battistoni s’y confronte aussi.
Les portés sont également un passage obligé, on retient notamment ceux des Trois Gnossiennes assurés à merveille par Hugo Marchand.
Les danseurs nous montrent aussi leurs belles qualités : la souplesse de Michelle Willems que l’on admire dans Orlando et les pieds de Mayara Magri.
Intrinsèque à la technique, il faut aussi quelques cafouillis parfaitement rattrapés (pour rappeler aux jeunes que oui, les danseurs sont bien humains) et un claqueur qui lance les applaudissements.
De l’émotion et de la sensualité
Pour l’émotion c’est sans aucun doute Dorothée Gilbert et son illustre mort du cygne qui marquera les esprits. Dans une chorégraphie où les bras sont essentiels, elle semble cygne jusqu’au bout des doigts. Un instant suspendu où même le claqueur met une petite seconde pour lancer ses applaudissements.
Il faut aussi un passage un peu sensuel, plus néo-classique pour ravir les mamans dans la salle. C’est Esteban Berlanga qui s’en charge avec Casi Fado de Ricardo Franco. Sur quelques notes de guitare et une mélodie chantée, il instaure une atmosphère ibérique avec ses mouvements emblématiques : tapes du pied et bras en l’air.
Des hits et des découvertes
Outre la technique, le public attend aussi des passages célèbres parfois déjà vus des dizaines de fois en ligne, parfois tenté lors de concours, les danseurs doivent donc être à la hauteur des attentes.
Bleuenn Battistoni se lance ainsi dans le solo au tambourin d’Esmeralda, et le public manifeste très vite son admiration.
Olga Smirnova et Hugo Marchand proposent Trois Gnossiennes de Hans van Manen sur l’emblématique musique de Satie. L’atmosphère est électrique pour ce passage sensuel qui permet aux interprètes de montrer toutes leurs capacités techniques.
Dorothée Gilbert et Hugo Marchand proposent le plus célèbre baiser : celui qui fait voler dans le Parc d’Angelin Preljocaj, encore une fois le claqueur se manifeste alors qu’il aurait pu attendre quelques secondes pour laisser ce moment un peu suspendu.
L'intérêt des galas est de découvrir des danseurs que l’on a pas la chance de voir souvent à Paris, mais aussi de découvrir des chorégraphes.
Matthew Ball, après avoir interprété un superbe solo de Ashton, nous montre ses qualités de chorégraphe avec “To&Fro” qu’il interprète avec Mayara Magri. Le pas de deux retrace une histoire d’amour, avec des pas fluides et des portés périlleux.
Deux merveilleux organisateurs en coulisse
D’habitude, un final rassemble l’ensemble des danseurs où chacun re-propose un pas emblématique pour marquer les esprits.
Cette fois, ce sont des saluts bien plus sobres qui viennent conclure cette magnifique soirée.
Gil Isoart, ancien danseur de l’Opéra de Paris désormais professeur, et Katia Anapolskaya, musicienne, chanteuse et enseignante, arrivent sur scène pour remercier d’un bouquet chaque danseur mais c’est à eux que l’on doit dire merci pour ce magnifique gala ayant rassemblé de superbes danseurs dans des pièces de choix !
Paris, la Seine musicale, 12 janvier 2025
Maïa Koubi