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Une mise en scène osée à l’ORW

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La troisième représentation du Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart par l’Opéra Royal de Wallonie-Liège s’est tenue ce mardi 17 mai. Œuvre créée à Prague le 29 octobre 1787, le Don Giovanni de Mozart et du librettiste Lorenzo Da Ponte est un véritable chef d’œuvre et se démarque véritablement de toutes les autres adaptations de la vie du célèbre séducteur. Très bien accueillie par le public pragois, l’œuvre est aujourd’hui un classique très apprécié, comme le démontre la salle archi-comble de ce mardi soir ainsi que le quasi sold-out des trois dernières dates.

Créée en novembre 2016, déjà à l’ORW, cette version de l’opéra de Mozart a été mise en scène par Jaco Van Dormael (Le Tout Nouveau Testament, Toto le héros, …). Résolument ancré dans le présent, sa version de Don Giovanni a de quoi déstabiliser le public. Il nous plonge dans l’univers de la bourse, où Don Giovanni est un trader assoiffé de conquêtes et de pouvoir. Bien que le décalage entre la musique du 18e siècle et la mise en scène du 21e demande un petit temps d’adaptation, on s’habitue vite, et avec plaisir, à ce spectacle qui sort de l’ordinaire. Évidemment, certaines paroles ne collent plus aux actions des chanteurs ce qui peut porter à confusion mais n’est pas si dérangeant. Ce qui pourrait l’être en revanche, ce sont les limites que s’est fixé Jaco Van Dormael dans ses choix artistiques. Ou plutôt celles qu’il ne s’est pas fixé. Dans la scène trois de l’acte un et la scène deux de l’acte deux, deux figurantes se retrouvent presque entièrement nue sur scène. Ce n’est pas un problème si ce choix est justifié et utile à l’intrigue. Ici, cela peut paraître sans fondement. Malgré cela, ce fut très agréable de découvrir une mise en scène aussi éloignée de l’original. Il est important de noter les magnifiques décors de Vincent Lemaire qui nous plongent entièrement dans l’univers de Jaco Van Dormael.

Le Postillon de Lonjumeau d’Adolphe Adam, éblouissante première en DVD

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Adolphe ADAM (1803-1856) : Le Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes. Michael Spyres (Chapelou/Saint-Phar) ; Florie Valiquette (Madeleine/Madame de Latour) ; Franck Leguérinel (Le Marquis de Corcy) ; Laurent Kubla (Biju/Alcindor) ; Michel Fau (Rose) ; Yannis Ezziadi (Louis XV) ; Julien Clément (Bourdon) ; Chœur Accentus ; Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, direction Sébastien Rouland. 2019. Notice en anglais et en français. Synopsis en anglais et en français. Sous-titres en français, anglais, allemand, japonais et coréen. 137.00. Naxos 2.110662. Aussi disponible en Blu Ray.

Qu’il est beau « Le POSTILLON de LONJUMEAU » !

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Somptueux costumes de Christian Lacroix, distribution brillante, orchestre clair et chantant et surtout - circulant entre scène et salle - un courant de tendresse joyeuse, une connaissance et un amour vrai de ce répertoire. Avant d’être délaissé, ce Postillon de Lonjumeau (sans g) d’Adolphe Adam rencontre, dès sa création en 1836, un vif succès et sera représenté plus de 600 fois en un demi-siècle. Certes l’intrigue peut paraître ténue : un fringant postillon abandonne sa femme le jour de ses noces pour faire fortune comme chanteur à la cour de Louis XV et la ré-épouse dix ans plus tard sans l’avoir reconnue. Mais, après tout, L’Elixir d’Amour créé six ans plus tôt à partir d’un livret français d’Auber ou la Fille du Régiment qui suivra avec ses neuf « contre-ut », fonctionnent sur un schéma similaire.

Retour brillant d'un chef-d'oeuvre parfait

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Anne-Catherine Gillet et Cyrille Dubois © Larraine Wauters/Opéra Royal de Wallonie

Le Domino noir de Daniel-François-Esprit Auber.
Excellente initiative de l'Opéra Royal de Wallonie de remonter ce Domino noir (1837), opus le plus joué d'Auber, avant Fra Diavolo, Le Maçon ou La Muette de Portici. Ce succès immense rend incompréhensible l'oubli dans lequel il est tombé, d'autant plus que nous avons pu nous rendre compte de son intérêt par l'intégrale studio publiée en 1995 chez Decca, dirigée par Richard Bonynge, avec Sumi Jo dans le rôle-titre.

"Feux et tonnerre !" à Liège

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Damnation de Faust

© Lorraine Wauters

La Damnation de Faust de Berlioz
On se souviendra de la première mise en scène de Ruggiero Raimondi à l'Opéra Royal de Wallonie : c'était l'Attila de Verdi, en septembre 2013. L'illustre chanteur, également acteur remarquable (Don Giovanni, Scarpia, Boris Godounov), s'était révélé peu convaincant et adepte, dans ses conceptions dramatiques, d'un franc retour vers le passé.

Michieletto-Franklin : un ticket accrocheur pour un Rossini brillant

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La Scala di seta à Liège
La carrière de Rossini s'envola définitivement en 1813, avec les créations respectives de Tancredi et de L'Italiana in Algeri. Ces succès arrivaient après deux opéras sérieux et non moins de sept "farse", petits actes burlesques pour quelques chanteurs, et sans choeur. Parmi ceux-ci, La Scala di seta (1812) n'est demeurée connue que par son ouverture, alors que toute l'oeuvre s'avère aussi pétillante. C'est ce qu'un public ravi a pu constater lors de  cette nouvelle production de l'Opéra Royal de Wallonie, maison à qui Rossini a toujours porté bonheur (rappelons, par exemple, l'exquise Gazzetta de 2014, ou la récente reprise d'Il Barbiere di Siviglia.)

Formidable prise de rôle pour Jodie Devos !

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Laurent Kubla, Jodie Devos et Lionel Lhote ® Opéra Royal de Wallonie - Lorraine Wauters

Il Barbiere di Siviglia à l'ORW
A tout seigneur tout honneur : le Figaro de Lionel Lhote a dominé le spectacle. Quelle chance aussi de disposer d'un air d'entrée aussi brillant et connu que le Largo al factotum: réussi, le baryton met le public dans sa poche comme il le fit en 2004 lors de la finale du Concours Reine Elisabeth !

Un beau point final à la saison de Liège

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Laurent Kubla, Lilo Farrauto, Enrico Marabelli et Edgardo Rocha sont Filippo, Tommasino, Don Pomponio et Alberto

La Gazzetta de Rossini
Succédant immédiatement au Barbier de Séville (1816), cette Gazzetta ne connut jamais le succès, malgré un sujet ingénieux tiré de Goldoni. A Paris, Don  Pomponio, riche commerçant napolitain, veut marier sa fille Lisetta par annonce dans les journaux. Or celle-ci est amoureuse de l'hôtelier Filippo. Un second couple d'amants, un autre père pas trop malin, un vieux beau, des touristes, et même quelques filles légères : tout ce petit monde pimente une action pleine de vivacité, et on ne s'ennuie pas une seconde.

A Liège, Annick Massis domine un Roméo et Juliette sobre

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Aquiles Machado et Annick Massis

Roméo et Juliette, monté au Théâtre-Lyrique en 1867, est l'un des plus grands succès de Gounod. Mélange de Grand Opéra à la française (genre qui lui avait déjà réussi dans La Reine de Saba) et de cet opéra de demi-caractère inventé par Faust en 1859, il présente tous les aspects de ses inspirations lyrique et dramatique, liées à l'une des plus belles trames dramatiques qui soient.