Rafael Kubelík en concert à Lucerne 

par

Joseph Haydn (1723-1809) : Symphonie n°99 en mi bémol majeur, Hob.I:99 ; Arnold Schoenberg (1874-1951) : Concerto pour piano, Op.2 ; Piotr Ilyich Tchaïkovski (1840-1893) : Symphonie n°4 en Fa mineur, Op.36. John Ogdon, piano ; New Philharmonia Orchestra, Rafael Kubelík. 1968. Livret en allemand, anglais et français. 2 CD Audite 95 745  


En 1968, le (New) Philharmonia Orchestra se présente au Festival de Lucerne pour une résidence de prestige avec trois concerts sous les directions de Claudio Abbado, Otto Klemperer et  Rafael Kubelík. Dans le cadre de sa collection d’archives historiques, le festival suisse et le label berlinois Audite nous proposent une édition du concert du 8 septembre 1968 sous la direction du chef tchèque émigré, qui jouait presque à domicile car il possédait une villa sur les rives du Lac des quatre cantons et il était un invité régulier du festival de Lucerne.  

Le programme, somme toute classique dans sa proposition, est une affiche de démonstration pour le chef et pour l’orchestre. Le point culminant de ce concert est une lecture de la Symphonie n°4 portée par une puissance nerveuse tellurique et des emballements démiurgiques à l’image d’un final grandiose d’urgence. Rafael Kubelík ne donne pas dans le rouleau compresseur de grands effets orchestraux et sa direction à la puissance d’un éclair qui galvanise les musiciens, on lui sait ainsi gré de ménager la mobilité de la masse orchestrale et une virtuosité précise et altière. Les pupitres de l’orchestre sont galvanisés et chauffés à blanc. 

La première partie du concert était plus contrastée avec une lecture fluide et dansante la Symphonie n°99 de Haydn, lecture assez étonnante par sa légèreté qui semble presque annoncer les premières relectures historiquement informées des années 1970. Le pianiste anglais John Ogdon, dont c’est la seule apparition lucernoise de sa carrière, est quant à lui le soliste du redoutable Concerto pour piano de Schoenberg. Il en livre une interprétation puissante et des plus rigoureuses, superbement accompagné par l’orchestre anglais. 

Un concert de choix qui vaut surtout pour la lecture de la symphonie de  Tchaïkovski. 

Son : 7 – Livret : 9 – Répertoire : 10 – Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

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