András Schiff en récital à Monte-Carlo 

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L'immense pianiste András Schiff  est l'invité de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo dans le cadre du Cycle Grands Récitals.  Programme surprise où il n'y a que les noms des compositeurs qui sont dévoilés : Bach, Haydn, Mozart et Schubert. András Schiff joue sur son piano à queue personnel : un Bösendorfer en acajou rouge flamboyant, une merveille sonore et esthétique.

Le pianiste annonce les œuvres au fur et à mesure du récital, ce qui crée une proximité particulière,  un peu comme s'il nous invitait chez lui à la maison.

Bach est selon lui le plus grand compositeur de tous les temps et il commence tous les jours par jouer du Bach. András Schiff nous régale donc avec “l'Aria” des Variations Goldberg de Bach. Il alterne avec les Variations en fa mineur, Hob.XVII.6 de Haydn.
Son interprétation est rayonnante et sublime. Chaque passage et modulation a une couleur différente, le tempo judicieux permet de tout entendre et de tout apprécier.
 András Schiff  nous fait découvrir ensuite une oeuvre de jeunesse de Bach, le Capriccio sopre la lontananza del suo fratello dilettissimo, une des seules oeuvres à programme de Bach, et une oeuvre de maturité le "Ricercar" de l'Offrande Musicale. Délicatesse, intelligence et profondeur sont au cœur de ses interprétations. Le musicien clôt la première partie du récital par la Sonate n°62 en mi bémol majeur Hob.XVI:52 de Haydn. Cette sonate est un joyau poétique. András Schiff  la joue avec une imagination exceptionnelle et un sens aigu du style et de la dynamique.  

Le Rondo en la mineur KV.511. ouvre la deuxième partie du récital. C'est une tonalité rarissime chez Mozart. L'interprétation de Schiff est poignante, la sonorité est d'une clarté cristalline, le jeu des voix est enchanteur. Le récital se termine par la célèbre Sonate en la majeur D959 de Schubert. C'est une œuvre qu'il inscrit régulièrement au programme de ses concerts. Le pianiste est fascinant. Son jeu est subtil, détendu et accompli. Il réunit la sobriété, la simplicité, et une sincérité profonde. 

Le public est bouleversé et lui réserve de nombreux rappels.  Il donne en bis la superbe Mélodie hongroise  en si mineur D817 de Schubert.

​​Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, vendredi 24 février 2023

Carlo Screiber

Crédits photographiques : J-L Neveu

 

 

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