Beethoven et Schubert chez Wiener Uxtext

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Références absolues et incontestables du répertoire pianistique, Beethoven et Schubert bénéficient d’une visibilité accrue dans le domaine de l’édition. Wiener Urtext Edition s’attaque de nouveau à ce répertoire en offrant des rééditions de qualité musicologique et historique remarquable.

Franz Schubert (1797-1828) : Moments musicaux Op. 95 (D 780)

Mort prématurément (31 ans !), Schubert compte à son actif un large catalogue (plus de cent opus et 20 sans numéro d’opus) composé d’œuvres pour piano, de musique de chambre, symphoniques, vocales… Considéré comme le père du lied, Schubert compose vers 1823 six Moments musicaux, sorte de réponse à la demande d’une clientèle friande de pièces courtes, à l’effigie des Bagatelles de Beethoven écrites en 1803. Inspirées de la musique de danse, ces pièces de caractère bénéficient ici du regard d’Ulrich Leisinger qui indique, à l’occasion de cette nouvelle édition, son recours à la première édition (Vienne 1827) comme source principale, à l’édition de Diabelli de 1831 et aux premières impressions des n°3 et 6 dans l’Album musicale. Des notes sur l’interprétation de Robert D. Levin (exécution, expression, dynamique, articulation, emploi de la pédale…) complètent cet ouvrage et nous transportent dans une direction musicale qui ne peut que rendre justice à cette musique délicieuse. Les doigtés de Paul Badura-Skoda aideront le pianiste à intégrer le maximum d’informations et respecter les différents plans sonores et/ou articulations de ce recueil.

2019 – Wiener Urtext Edition – 27 pages – ISMN 979-0-50057-414-9

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate pour piano Op. 10/1 avec les pièces WoO 52 et 53 ; Sonates pour piano, cahier N°1

Deux ouvrages pour les sonates de Beethoven. Le premier se consacre à une sonate de jeunesse et à deux pièces courtes, « troisièmes mouvements » initialement prévus. Une édition critique particulièrement importante car, au-delà de la révision qu’elle propose, se trouve la volonté d’être au plus proche de l’histoire. Ainsi, des notes d’interprétation basées sur les remarques de l’exécution de Carl Czerny enrichiront l’interprétation du lecteur. Les doigtés de Gerhard Oppitz et Nils Franke sont usuels et permettent une première approche facilitée. Quant aux sources, Jochen Reutter (d’après les sources de Peter Hauschild) nous rappelle qu’aucun autographe du compositeur n’existe pour les sonates de Beethoven. C’est donc sur la première édition que l’éditeur s’appuie, avec un regard sur des réimpressions ultérieures. En revanche, les deux pièces qui complètent l’ouvrage lui sont parvenues sous forme d’autographe, source principale ici.

Enfin, le premier cahier « intégrale » entièrement révisé par Reutter conclut cette moisson. Les onze premières sonates se succèdent avec des propositions de doigtés de multiples artistes reconnus tandis que la préface de Reutter définit le paysage historique de ces sonates pour lesquelles aucun autographe ne subsiste de nos jours. Seules les publications imprimées et quelques réimpressions font figure aujourd’hui de référence. La comparaison de ces sources aura permis à Reutter de détecter certaines erreurs ou encore de découvrir des « usages coutumiers » de l’époque beethovenienne.

Un travail conséquent qui bénéficie comme toujours d’une graphie musicale idéale et propice à la lecture et à la pratique, de textes systématiquement traduits en anglais, allemand et français tandis que la qualité d’impression est remarquable.

2019 – Wiener Urtext Edition – 32 pages – ISMN 979-0-50057-408-8

2019 – Wiener Urtext Edition – 302 pages – ISMN 979-0-50057-406-4

Ayrton Desimpelaere

 

 

 

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