Bonnes versions sans plus...
Bela BARTOK
(1881 – 1945)
Concerto pour piano n°3 - Concerto pour orchestre
Javier Perianes, piano, Müncher Philarmoniker, dir. Pablo Heras-Casado
2018 DDD 62’11 Livret en français, anglais, allemand CD Harmonia Mundi HM 902262
Le pianiste Javier Perianes est le soliste du Troisième concerto pour piano de Bela Bartok, un concerto qui lui sied mieux que les deux premiers. Son aspect moins percutant, son deuxième mouvement, sa consonance conviennent au toucher délicat et poétique du pianiste. Pour autant, la direction vigoureuse de Pablo Heras-Casado contrebalance utilement afin de nous offrir une bonne version de ce concerto. Le moment fort est assurément le deuxième mouvement, intitulé Andante religioso, une indication surprenante de la part de Bartok, dont la musique traduit généralement un athéisme évident, compensé par un grand humanisme. Les harmonies aux quintes creuses privilégient une euphonie tout à fait inhabituelle au compositeur hongrois. Ce concerto a été composé en guise d’assurance-vie pour sa seconde épouse, la pianiste Ditta Pasztory. L’orchestration des 17 dernières mesures fut achevée par son élève et ami Tibor Serly, tout juste après la mort du compositeur, survenue le 26 septembre 1945. Nous sommes ici en présence d’une bonne version, mais qui cède le pas aux versions de référence Kocsis/Fischer, et surtout Anda/Fricsay. Quant à l’orchestre de Munich, il n’atteint pas le niveau de grands orchestres comme Chicago, Leipzig ou Berlin. On le remarque bien dans le Concerto pour orchestre de 1943, malgré les efforts de Heras-Casado. Une bonne version aussi, mais on réécoutera cependant volontiers Karajan/Berlin, Solti/Chicago ou Fricsay/RSO Berlin, trois versions supérieures, sans oublier Kubelik/Boston.
Dominique Lawalrée
Son 9 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 8