Bruckner de jeunesse par Thielemann 

par

Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonie n°1 en Ut mineur. Staatskapelle de Dresde, Christian Thielemann. 2017. Livret en allemand et anglais. 49’25’’. Profil PH 18083. 

Profil édite une captation de la Symphonie n°1 d’Anton Bruckner sous la direction de Christian Thielemann au pupitre de sa Staatskapelle de Dresde. Cette parution arrive alors que le chef allemand est en train de graver une intégrale Bruckner à Vienne pour Sony et qu’il a déjà bouclé avec ses Saxons une intégrale du maître de Saint-Florian (C Major). D’ailleurs, une captation de cette même Symphonie n°1 est proposée dans ce coffret, mais il ne s’agit pas ici de la bande son de ce concert, même si ces captations furent immortalisées sur la même semaine de production. Profil édite un concert dresdois du 1er septembre 2017 sur la scène du Semperoper alors que C major reprend une captation munichoise du 6 septembre 2017 au Gasteig à l'acoustique moins flatteuse. Notons que Thielemann est légèrement plus rapide à Dresde qu’à Munich au jeu des comparaisons des tempi. 

Au niveau interprétatif, le maestro est à son sommet au pupitre d’une phalange tellement belle dans ses timbres. Partition hybride dans laquelle on peut pointer des influences d’un Schubert ou d’un Brahms, cette Symphonie n°1 est une partition déjà très personnelle.  Thielemann tire justement cette œuvre vers une certaine idée d'un compositeur qui regarde vers l’avant et ne se préoccupe pas du passé. Le chef sait allier tant la pulsation que la motorique et la finesse du trait. L’Adagio est ainsi superbe par une gestion parfaite d’un tempo pas trop ralenti qui laisse la musique s’écouler avec naturel. La plastique des pupitres des vents saxons parfume ce mouvement de couleurs automnales chatoyantes et suggestives. Le reste de la symphonie est parfaitement cerné avec la motorique qu’il faut et on sent Thielemann foncièrement amoureux de cette musique allant la puissance des tuttis à la fluidité dramaturgie. 

Christian Thielemann signe encore ici un enregistrement de référence. Il est l’un des rares à se hisser au rang de Claudio Abbado (DGG ou Accentus), le grand champion de cette oeuvre. 

Son : 10 – Livret : 10 – Répertoire : 10 – Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

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