De Paris à Varsovie, un voyage puissant en compagnie de Blechacz et Kim

par

Gabriel FAURÉ (1845-1924) – Sonate pour violon et piano Nr. 1 en La Majeur op. 13 ; Claude DEBUSSY (1862-1918) – Sonate pour violon et piano en sol mineur L 148, Karol SZYMANOWSKI (1882-1937) – Sonate pour violon et piano en ré mineur op.9 – Frédéric CHOPIN (1810-1849) – Nocturne Nr. 20 en do-dièse mineur op. posthume. Bomsori Kim (violon), Rafal Blechacz (piano) – 62’54 – Texte de présentation en anglais et en allemand – Deutsche Grammophon – 00289 483 6467

Rafal Blechacz et Bomsori Kim, tous deux grands gagnants de nombreux concours internationaux, se retrouvent à allier l’élégance française des sonates de Fauré et Debussy avec le pathos de Szymanowski et Chopin dans leur premier enregistrement ensemble. Le programme du récital, bien ficelé, permet aux deux musiciens de se partager la vedette équitablement, le piano étant tout autant mis à l’épreuve que le violon. On se délecte à (re)découvrir Blechacz, ce fantastique pianiste polonais et son jeu clair. Bomsori Kim, ancienne lauréate du Reine Élisabeth, joue avec une franchise et une ferveur qui conviennent merveilleusement aux sonates de Fauré et de Szymanowski. Ce caractère quasi-concertant convainc moins dans la Sonate de Debussy -les moments magiques sont là (le troisième mouvement, Finale, à 1’20, superbe !) et l’auditeur est transporté… mais la puissance et l’énergie de la violoniste brisent le sort abruptement, trop souvent. Pour une interprétation moderne plus charmante, nous écouterons plutôt le Canadien James Ehnes (Onyx 4159).

Après la robuste sonate de Szymanowski, le reflet des émotions si intenses que ressentait le jeune compositeur polonais à l’aube de ses 22 ans, Blechacz et Kim nous proposent, judicieusement, le splendide Nocturne en do dièse mineur posthume de Chopin, (le compositeur franco-polonais par excellence), ici dans un arrangement de Milstein. Un choix logique qui clôt le récital en toute beauté.

L’enregistrement est exemplaire -aucun instrument ne s’impose au-dessus de l’autre, les graves du piano sont veloutés et les aigus ne claquent jamais (le compliment vaut autant pour l’ingénieur son que pour Rafal Blechacz), et l’ensemble se marie bien.

Pierre Fontenelle, Reporter de l’IMEP

 

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