Décès du compositeur Philippe Boesmans 

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Le monde musical belge et international a appris avec tristesse le décès de Philippe Boesmans, compositeur majeur et figure majeure de la vie artistique de notre pays. 

Né le 17 mai 1936 à Tongres, en Belgique, Philippe Boesmans étudie le  piano au Conservatoire de Liège, avant de de tâter la composition en autodidacte. S’il s’intéresse un temps au sérialisme alors très en vogue dans le monde de l’avant-garde, en particulier en Belgique, il s’en éloigne rapidement conscient des limites de ce langage. Choix courageux tant la doxa sérialiste a ses gardiens du temple en Belgique. 

Philippe Boesmans est désigné en 1985 compositeur en résidence à La Monnaie, maison qui accompagnera sa carrière et qui lui sera d’une fidélité absolue, y compris au fil des changements de direction. La liste de ses oeuvres liées à l’opéra bruxellois est longue : La Passion de Gilles (1983), les Trakl-lieder (1987), orchestration de L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi (1989), Reigen (1993), Wintermärchen (1999), Julie (2005), Au Monde (2014). La France est également une terre d'accueil des opéras du musicien :  Yvonne, princesse de Bourgogne, commandée par Gérard Mortier, d’après la pièce est créée sur la scène de l’Opéra Garnier et Pinocchio est donné en première mondiale au  Festival d’Aix-en-Provence. Son opéra, On purge bébé est annoncé à Bruxelles et Lyon au cours de la saison 2022/2023. 

Ces opéras sont des grands succès et ils sont programmés régulièrement par delà les frontières, chose fort rare à une époque où, passé le temps de la création, ces partitions tombent trop souvent dans un oubli ; rien que cette saison on croise Julie à Nancy et Dijon. Il faut dire que le savoir-faire de Boesmans parvient à habiter comme les livrets et créer de l’émotion auprès de tous les publics que ce soit du tragique ou de l’humour, caractéristiques tellement rares dans l’opéra contemporain... 

La flexibilité de ses œuvres permet également à toutes les scènes de se les approprier, que ce soit des gros effectifs ou des formes plus intimistes, que ce soit les troupes professionnelles ou les jeunes ensembles ; ainsi en 2017, Reigen était au programme de représentation de l'Académie des jeunes chanteurs de l'Opéra de Paris. Il y une universalité de Boesmans qui transcende et que l’on retrouvait dans l’humanité et la gentillesse qui caractérisait l’homme, unanimement apprécié, que l’on se plaisait à croiser à la terrasse d’un café du centre ville où il avait ses habitudes.   

Sa musique instrumentale et concertante est moins connue, mais elle regorge de merveilles, que ce soit l’imposant concerto pour violon ou le concerto pour piano fin de nuit. 

Reconnu à travers le monde, Philippe Boesmans était naturellement bardé de prix et de résidence dans les grands festivals de musique. On peut retrouver son oeuvre au disque à travers les parutions du label Cyprès et en partitions chez Jobert.   

Crédits photographiques : Simon Van Rompay

La Rédaction

 

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