Der Rosenkavalier en 1950

par

Richard STRAUSS
(1864 - 1949)
Der Rosenkavalier
Die Feldmarschallin Fürstin Werdenberg, Margarete Bäumer – Der Baron Ochs auf Lerchenau, Kurt Böhme – Octavian, Tiana Lemnitz – Herr von Faninal, Hans Löbel – Sophie, Ursula Richter – Marianne, Angela Kolniak – Valzacchi, Franz Sautter – Annina, Emilie Walter-Sacks – Ein Notar, Erich Händel - Ein Sänger, Werner Liebing – Chor der Staatsoper Dresden, Staatskapelle Dresden, Rudolf Kempe, direction
2017-DDD-CD1 70’29 CD2 57’22 CD3 63’10 CD4 76’24-Textes de présentation en anglais et allemand-Hänssler-PH16071

On mesure le plaisir qu’offrira ce coffret aux adeptes de la grande musique de Richard Strauss et plus particulièrement une version de référence particulièrement soignée à tout point de vue. Plus qu’une simple réédition, il s’agit ici de redécouvrir un chef-d’œuvre interprété par l’une des meilleures phalanges européennes sous l’égide d’une baguette exigeante et lucide : Rudolf Kempe. La brochure qui accompagne ce coffret est du même acabit. On y découvre quelques illustrations, des partitions annotées, documents d’époque toujours commentés comme cette partition de tuba dont on apprend que les musiciens de la Staatskapelle jouent toujours avec le matériel utilisé pour la première et annoté par Schuch et Strauss. Se succèdent également costumes et décors d’époque majestueux, à la hauteur de la musique. La brochure constitue donc ici une niche d’informations, de souvenirs parfaitement organisés comme par exemple le planning de la première dirigée par Ernst von Schuch et l’actuelle Staatskapelle, le « meilleur orchestre au monde » selon Strauss. Créée en janvier 1911 à Dresde, cette « comédie en musique » est le fruit d’une collaboration entre Strauss et le librettistes Hugo von Hofmannsthal. Trois actes dans la Vienne de Marie-Thérèse développent intrigues psychologiques, moments cocasses… le tout dans une écriture musicale inventive, voluptueuse, orchestralement ingénieuse et délicieusement audacieuse dans le choix des transitions, des couleurs dans le choix des combinaisons instrumentales et bien entendu, avec une place conséquente non sans une certaine difficulté pour les voix. Devant une telle complexité, le plateau se doit d’être du même acabit. Nul doute que le cast présenté ici séduira de nombreuses oreilles tant la prononciation parfaite de la langue, la capacité physique tout au long de cette longue page et le dialogue judicieusement agencé sont d’un niveau exceptionnel. Tout comme pour la brochure, on se laisse séduire par l’ensemble des voix dont la maîtrise tant vocale qu’interprétative ne laisse rien au hasard. Il y règne une belle homogénéité entre les voix tant féminines que masculines. Avec ce brin d’épaisseur qu’influe Strauss à son langage face à un orchestre tantôt piquant tantôt impétueux ou encore doué d’un certain velouté typiquement straussien, on est face à une direction claire et limpide, celle d’un Kempe vaillant et attentif. Tout s’entend ici, tout est soigné et ravissant, du motif le plus virevoltant de la petite harmonie à la netteté des cordes particulièrement séduisantes ici. S’il y a un travail sur la qualité du son ici, soulignons tout de même la balance parfaite entre la fosse et le plateau jamais submergé. Une version de référence à redécouvrir donc et plus particulièrement le CD4 qui offre des enregistrements de 1911 à 1942 (Böhm, Busch, Paula Buchner…). Une perle !
Ayrton Desimpelaere

Son 9 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

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