Exaltation symphonique avec Antonio Pappano à Rome
Edward ELGAR
(1857-1934)
Symphonie n°1, op.55 - In the South
Robert SCHUMANN
(1810-1856)
Symphonie n°2, op.61 et n°4, op.120
Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, dir.: Antonio Pappano
2010-2012-2013 - DDD - 74’34 (Elgar) et 69’21 (Schumann) - Textes de présentation en allemand, anglais, français et italien - ICA Classics - ICAC 5138 (Elgar) et ICAC 5139 (Schumann).
Bien qu’enregistré par Warner Classics et Deutsche Grammophon, l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome et son directeur musical Antonio Pappano se lancent, avec le soutien d’ICA Classics, dans l‘aventure d’un label autoproduit ! L’orchestre romain suit ainsi le mouvement des grandes phalanges amorcé, il y a plus de 15 ans, par le London Symphony Orchestra.
Au fil des concerts et des tournées, force est de constater que le tandem entre le maestro Pappano et son orchestre est devenu l’une des associations artistiques majeures de notre époque comme celle entre Mariss Jansons et son orchestre de la Radio Bavaroise. Les performances atteignent un degré exceptionnel de maturité artistique et musicale, portées par une envie de jouer ensemble si rare au concert. Quant à l’orchestre en lui-même, fort d’une très riche histoire, il est l’une des phalanges les plus aiguisées de la scène actuelle.
L’un de ces deux albums est intégralement dédié aux œuvres « italiennes » d’Edward Elgar, car en parties composées sous le soleil de la Péninsule. Captée en concert, en 2012, lors de la saison inaugurale du mandat de directorat d’Antonio Pappano, cette lecture, portée à l’enthousiasme, met en valeur la qualité technique exceptionnelle de la formation symphonique italienne, autant dans ses ensembles que dans ses individualités. Cette nouvelle lecture est une référence incontestable dans la discographie de cette symphonie qui ne cesse d’inspirer les chefs comme en témoignent les gravures récentes de Vassily Petrenko à Liverpool (Onyx), Daniel Barenboïm à Berlin (Decca) ou Sakari Oramo à Stockholm (Bis), l’ouverte In The South, proposée en complément est également arrachée à l’énergie épique par le chef et ses musiciens.
L’album Schumann est également caractérisé par cette communion mutuelle autour du souffle dramaturgique de ces œuvres. Antonio Pappano aime ces œuvres qu’il emmène régulièrement en tournées à travers le monde et auxquelles il injecte une dose de joie et de positivisme. Loin des affres torturées et noires de l’âme romantique, ce Schumann italien, lumineux et quasi-lyrique enivre dans une danse jubilatoire. C’est quelque part inattendu, mais foncièrement convaincant !
Pierre-Jean Tribot
Son 9- Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10