In Evening Light : Une Ode à la Beauté Nocturne de Pēteris Vasks
Pēteris Vasks (né en 1946) : Concerto n° 2 "Vakara gaismā". Guillaume Chilemme, violon ; Orchestre national Auvergne-Rhône-Alpes, direction : Alexander Liebreich. 2023. Livret en français et anglais. 33’08’’. ONA.
L'Orchestre national d'Auvergne-Rhône-Alpes nous revient avec un nouvel album consacré au Concerto n° 2 "Vakara gaismā" ou "In Evening Light" du compositeur letton Pēteris Vasks.
Cette œuvre, interprétée par le violoniste Guillaume Chilemme sous la direction d'Alexander Liebreich reflète la sensibilité et la profondeur émotionnelle caractéristiques du style de Vasks.
L’auditeur est invité à plonger dans un univers émotionnel intense et contemplatif. Composée en 2018, cette pièce, capte l’essence même du crépuscule, entre ombre et lumière, calme et mélancolie. Ce concerto magnifié par le trio Chilemme/Liebreich/ONA est un véritable voyage sonore où chaque mouvement semble refléter les multiples facettes de la nature humaine et de ses ressentis intérieurs. Les trois mouvements s’enchaînent de manière fluide, chaque partie explorant un aspect différent de la lumière du soir.
Le premier mouvement s’ouvre sur une atmosphère calme et presque éthérée, avec des lignes de violon solistes qui s’élèvent, fragiles et expressives. Le violon, dans un rôle à la fois solennel et introspectif, se joue des nuances, avant que l’orchestre n’entraîne l’auditeur dans des contrées plus profondes, un peu plus sombres, mais toujours guidées par cette lumière du crépuscule.
Le deuxième mouvement est un hymne à la mélancolie. La lenteur de l’écriture, accompagnée par les cordes, confère une sensation de solitude poétique, propice à la méditation. C’est dans cette section que le violon atteint une profondeur émotive saisissante, dans une cadenza d’une grande beauté, presque suspendue dans l’air, donnant l'impression que le temps se ralentit.
Le dernier mouvement, plus apaisé, laisse une trace de sérénité. La lumière du soir semble s’étendre sur les paysages sonores, et le violon de Guillaume Chilemme, plus intime, se fond avec l'orchestre, créant une symbiose parfaite. La pièce se termine sur une note d’espoir et de beauté pure, comme un rayon de lumière qui perce l’obscurité.
Vasks nous invite à une exploration sonore de l’âme humaine. Son œuvre s’inscrit dans une longue tradition de la musique contemplative, mais elle apporte également une touche très personnelle et contemporaine. Pēteris Vasks, compositeur profondément imprégné de la culture et des paysages de sa Lettonie natale, parvient à capturer l'essence de la nature, le passage du jour à la nuit, tout en explorant des thèmes universels comme la solitude, la mémoire et l’espoir. Le violon, dans ce concerto, devient une sorte de porte-parole des émotions humaines les plus profondes, transportant l’auditeur dans un voyage sonore à la fois intime et universel.
La lumière, omniprésente dans la pièce, est l'élément central qui structure ce concerto. Elle représente à la fois l’espoir, la chaleur et la beauté, mais aussi l’impermanence de la vie, ce moment où la clarté du jour fait place à la pénombre du soir.
L’orchestre d’Auvergne a su saisir avec une grande finesse la richesse de cette œuvre. Sous la direction d’Alexander Liebreich dirige ses troupes avec une justesse et une émotion saisissantes. Il peut compter sur Guillaume Chilemme pour apporter toute la délicatesse et la virtuosité nécessaires pour incarner l’intensité du texte musical de Vasks. Sa prestation allie technique impeccable et sensibilité profonde.
Cet album s’inscrit dans la dynamique de l’Orchestre national d'Auvergne-Rhône-Alpes, qui continue de promouvoir des œuvres de compositeurs contemporains tout en restant fidèle à son engagement pour l'excellence musicale.
Son : 10 Livret: 10 Répertoire : 8,5 Interprétation : 9
Bertrand Balmitgère