Jonathan Nott visite (à son tour) Gustav Mahler

par

Gustav MAHLER
(1860-1911)
Les Neuf Symphonies
Bamberger Symphoniker, dir. : Jonathan NOTT
DDD–2016–12 CD–Textes de présentation en allemand, anglais et français–Tudor 1671/1682

Gustav Mahler est né… cent après sa naissance… Il a suffi, en effet, qu’on en commémore le centenaire, en 1960, pour que le landerneau musical, aussi bien en Autriche et en Allemagne qu’un peu partout à travers le monde, découvre – ou redécouvre – ses œuvres et, du jour au lendemain, ou presque, les porte aux nues et n’arrête plus de les jouer au concert et de les enregistrer sur disques. Les intégrales de ses neuf symphonies, écrites entre 1888 et 1910, sont aujourd’hui légion. Comme le proclament souvent les critiques frileux, il y en a pour tous les goûts – une manière convenable de dire que certaines de ces intégrales sont remarquables et d’autres dénuées d’intérêt ou carrément médiocres.
Quelles sont celles qui se détachent ? Sans doute celles de Leonard Bernstein (à deux reprises et chaque fois admirablement), de Rafael Kubelik, de Georg Solti, de Vaclav Neumann, de Claudio Abbado ou encore de David Zinman… Mais il ne faudrait pas négliger d’autres moins connues ou moins prestigieuses : Edo De Waart, Gary Bertini, Ricardo Chailly et même Maurice Abravanel avec l’Orchestre symphonique de l’Utah, qu’on ne cite guère.
Voici à présent une nouvelle intégrale due au chef d’orchestre anglais Jonathan Nott. Il dirige le Bamberger Symphoniker, et ce n’est pas par hasard, étant donné que la ville bavaroise de Bamberg accueille depuis 2004 un concours de chefs d’orchestre placé sous le patronage de la petite-fille de Gustav Mahler, Marina Mahler.
Né en 1962, Jonathan Nott n’est pas le premier venu. Il a notamment animé à Paris le célèbre Ensemble Intercontemporain fondé par Pierre Boulez et a eu le privilège de pouvoir créer diverses œuvres de György Ligeti. Avec le Bamberger Symphoniker, il a aussi dirigé des œuvres commandées à des compositeurs modernes tels que Gustav Rihm, Bruno Mantovani ou Mark Anthony Turnage. On peut du reste se poser la question de savoir jusqu’à quel point sa connaissance et son expérience de la musique actuelle n’ont pas orienté son interprétation des neuf symphonies de Gustav Mahler – une interprétation qui refuse le sentimentalisme et cherche à débarrasser certains mouvements symphoniques de ses scories et de ses boursouflures, le péché mignon du compositeur morave. Il y a ici, et c’est assez normal, des hauts et des bas (en particulier dans la Cinquième et la Septième), mais d’une manière générale, Jonathan Nott épouse fort bien la pensée musicale de Gustav Mahler et en respecte les multiples tenants et les aboutissants.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 8 – Répertoire 9 – Interprétation 8

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