La poésie de Haitink à Dresde

par
Haitink

Carl Maria von WEBER
(1786 - 1826)
« Ouverture » d’Obéron
Ludwig van BEETHOVEN
(1770 - 1827)
Concerto en ré majeur op. 61 pour violon et orchestre
Johannes BRAHMS
(1833 - 1897)
Symphonie n°1 en do mineur op. 68
Staatskapelle Dresden, Bernard Haitink, direction – Frank Peter Zimmermann, violon
2002-2016-Live-50’25 et 46’09-Textes de présentation en anglais et allemand-Hänssler-PH09036

En 2002, à la suite de la disparition inattendue de Guiseppe Sinopoli, la Staatskapelle Dresden cherche un nouveau chef principal pouvant à la fois assumer et faire perdurer le prestige, la réputation et le niveau artistique de l’une des plus grandes phalanges européennes. Entre tradition et modernité, Bernard Haitink, que l’orchestre connaît depuis 1989, fait l’unanimité et devient de 2002 à 2004 le chef principal. Le présent enregistrement édité chez Hänssler propose de revivre le concert inaugural d’Haitink comme chef principal en septembre et octobre 2002 dans un programme relativement classique en trois parties et permettant immédiatement de déceler la pâte et la direction d’une baguette aiguisée qui goûte d’une expérience sans précédent. Chez Weber, en plus d’insuffler un travail titanesque sur le climat et l’atmosphère en général, régit notamment par des archets homogènes au vibrato soigné en constant dialogue avec des vents irréprochables, Haitink anime l’œuvre de nombreux contrastes, tantôt apaisés, tantôt vivaces. Dans l’unique Concerto pour violon de Beethoven, tout semble naturel. Mais plus remarquable encore est la manière dont Haitink parvient à préserver une ligne de chant très proche de la voix chantée, et donc de l’opéra. Le souffle à la ligne, le respect du phrasé et le sens inné de l’harmonie et des perspectives de direction offrent un médium de 1ère classe pour le violoniste Frank-Peter Zimmermann qui s’associe ici avec autant de poésie en se fondant avec délicatesse. Cohésion et cohérence sont au rendez-vous avec le second mouvement comme point culminant et un Finale pétillant, une proposition au dialogue permanent entre un chef attentif et un soliste à l’archet tant lyrique que virtuose. Cet enthousiasme se retrouve naturellement dans la Symphonie n°1 de Brahms où d’un bout à l’autre des quatre mouvements, une direction bien précise, notamment dans le choix des tempi et des couleurs, se perçoit tant la baguette d’Haitink est expressive sans pour autant négliger le squelette à l’architecture, comme souvent chez Brahms, complexe. On finira par réécouter le second mouvement, l’un des plus touchants du répertoire, où l’on semble véritablement emmené par la manière dont le chef conduit les phrases et l’émergence de certains soli (hautbois/clarinette). Un live (avec les quelques minimes imperfections qu’il provoque naturellement) à placer haut dans sa discothèque !
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 8 – Interprétation 10

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