Brahms et Schumann : quand le beauté de l’âme rencontre la sagesse

par
Brahms Haitink

Johannes BRAHMS
(1833 - 1897)
Concerto pour violon en ré majeur op. 77 – Concerto pour piano n°1 en ré mineur op. 15
Robert SCHUMANN
(1810 - 1856)
Quatuor avec piano en mi bémol majeur, op. 47
Royal Concertgebouw Orchestra, Bernard Haitink, direction – Frank Peter Zimmermann, violon – Emanuel Ax, piano – RCO Chamber Soloists : Vesko Eschkenazy, violon, Henk Rubingh, alto, Gregor Horsch, violoncelle
2017-SACD-CD1 39’37 CD2 76’20-Textes de présentation en anglais, français, allemand et néerlandais- RCO17001

Il existe des disques, livres, concerts qui, en plus de procurer du plaisir à leur découverte, apportent un réel rayonnement au monde culturel et artistique. Parmi ces perles rares, certains projets tirent leur épingle du jeu comme ce double CD consacré à Brahms et Schumann qu’offre le Royal Concertgebouw Orchestra sous la direction de Bernard Haintink en compagnie notamment d’Emanuel Ax et Frank Peter Zimmermann. Tout ici est source d’émotions, de respect tant envers les partitions que les artistes réunis, et d’une respiration musicale commune. Brahms n’a sans doute plus aucun secret pour Bernard Haitink qui diffuse à travers les deux concerti de Brahms (piano/1 et violon) une direction claire, un geste musical jamais dénué d’expressivité et une écoute tant attentive que révélatrice d’un accompagnement permanent. Aucune lourdeur dans les tutti, une balance somme toute de haut vol captée en live en 2010, un équilibre permanent entre la masse orchestrale et les différents solistes, en bref un inventaire qui ne peut qu’accentuer l’intérêt de cette parution. Du côté des solistes, le jeu violonistique de Frank Peter Zimmermann est lui aussi à saluer tant la finesse de son exécution associée à un dialogue constant avec l’orchestre nous paraît bouleversante. Le pianiste Emmanuel Ax déploie quant à lui son imaginaire sonore dans cette symphonie/concerto dont le flux gagne en linéarité dans les sections thématiques où encore en vivacité lors de passages rythmiquement plus actifs, qu’il s’agisse des mouvements rapides ou lent. Il suffit pour cela d’écouter l’« Adagio » et le raffinement apporté à l’orchestration, notamment les bois, qui transportent telle une berceuse l’oreille dans des mondes d’extrême harmonie. En réalité, les différentes lectures offertes transpirent de sagesse et d’expertise. C’est en cela que le terme « référence » peut s’appliquer ici sans précaution préalable, tout autant qu’il s’applique dans le Quatuor avec piano de Schumann dont la sensibilité des musiciens du RCO se marie très naturellement au jeu délicat et profond d’Ax. Quelques mots nous viennent à l’esprit à son écoute : charme, délicatesse, poésie, naturel, bienveillance, inspiration pour l’avenir. Qu’ajouter à cela ? Merci…
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

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