Marc-Antoine Charpentier, 320 ans
Le compositeur et chanteur baroque français Marc-Antoine Charpentier est né en Île-de-France en 1643 et mort à Paris le 24 février 1704.
Il est connu pour ses compositions de musique sacrée, en particulier ses motets et ses messes. Charpentier a travaillé pour le Roi Louis XIV et pour les Jésuites à Paris, pour lesquels il a composé la majeure partie de sa musique sacrée.
Par l'ampleur et la qualité de son œuvre sacrée et profane, Charpentier figure parmi les plus importants compositeurs de la période baroque en France. Son style a été influencé par la musique italienne. Charpentier a également composé de la musique instrumentale, des opéras et des ballets.
Sa musique sacrée et théâtrale fit concurrence à celle de son contemporain Jean-Baptiste Lully.
Marc-Antoine Charpentier domine le XVIIe siècle musical français par l'ampleur de sa production, par la puissance de ses compositions. Il a abordé tous les genres, mais il est surtout un compositeur de musique vocale pour qui les virtualités expressives du texte sont toujours au cœur des œuvres, particulièrement celles au service de la liturgie.
Marc-Antoine Charpentier est le musicien de l'effusion et du lyrisme, mais aussi de l'intériorité, pratiquant dissonances, art du chromatisme et de la modulation avec une audace inégalée. Musique du contraste, traversée par le pathétique, la sensualité et les silences. Il est le musicien de tous les paradoxes. Dans son épitaphe, H 474*, il dit vouloir « … guérir, purifier, sanctifier les oreilles des hommes pour qu'ils puissent entendre le concert sacré des anges ! ». Il a excellé également dans le domaine profane où il laisse nombre de chefs-d'œuvre.
Marc-Antoine Charpentier commence sa carrière en se rendant en Italie mais il tombe sous l'influence de Giacomo Carissimi, ainsi que d'autres compositeurs italiens, peut être Domenico Mazzocchi. Il restera marqué par le style italien et sera le seul avec Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville en France à aborder l'oratorio.
À partir de 1670, il est maître de musique (compositeur et chanteur) au service de la Duchesse de Guise. En 1672, Jean-Baptiste Lully obtient un privilège qui fait défense à toute personne « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d'amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits. »
Molière, qui avait collaboré avec Lully durant les huit années précédentes, doit trouver d'urgence un nouveau compositeur pour effectuer les intermèdes musicaux de ses comédies-ballets. Après avoir obtenu du roi un adoucissement du monopole de Lully, il s'adresse à Charpentier pour composer la musique des entractes de « Circé » et d' « Andromède », ainsi que des scènes chantées pour les reprises du « Mariage forcé », et enfin les pièces musicales du « Malade imaginaire », qui occupent environ une heure du spectacle.
À la mort de Mademoiselle de Guise en 1688, sa protectrice pendant 18 ans, Charpentier fut employé par les jésuites dans leurs établissements parisiens. Il devient maître de musique du collège Louis-le-Grand, puis de l'église Saint-Louis, près de la Bastille. C'est à cette époque qu'il composa la majeure partie de son œuvre sacrée.
À la mort de Lully, en 1687, les compositeurs français peuvent enfin composer des opéras. En 1690, il est sollicité pour donner des leçons de composition au Duc de Chartres, neveu du Roi et cousin de Mlle de Guise. Charpentier compose alors Médée, sur une pièce de Thomas Corneille. C'est un échec qui sera déterminant dans sa carrière de compositeur : il se consacrera désormais à la musique religieuse. Il est le compositeur des Carmélites de la rue du Bouloir, de l'Abbaye de Montmartre, de l'Abbaye-aux-Bois et de Port-Royal.
En 1698, Charpentier fut nommé maître de musique des enfants de la Sainte-Chapelle du Palais.
Sa musique est issue d'un mélange des styles français et italien, auxquels elle emprunte de nombreux éléments.
Il a composé aussi bien des œuvres profanes, musique de scènes, opéras, cantates, sonates, symphonies, que des œuvres de musique sacrée, motets (à grand ou petit effectif), oratorios, messes, psaumes, Magnificat, Litanies et leçons de ténèbres.