Le Journal

Le 200e anniversaire de la "Neuvième" devient un événement télévisé

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L'ORF et l'Orchestre Symphonique de Vienne célèbrent la "Neuvième" de Ludwig van Beethoven avec un événement télévisé : le 7 mai, date du 200e anniversaire de la création de sa dernière symphonie, alors presque sourd, ORF III retransmettra à partir de 20h15 l'exécution de cette œuvre aujourd'hui mondialement connue en direct et en différé du Konzerthaus de Vienne.
En même temps, elle participe à un projet télévisé international sur Arte.

A cette occasion, l'un des quatre mouvements de la 9e symphonie sera joué dans quatre villes européennes. Cette série de représentations sera retransmise en direct et en différé (21h40) sur Arte le 7 mai, promettant aux téléspectateurs "des orchestres grandioses avec une direction musicale magnifique et des solistes de haut niveau", comme l'a souligné la présentatrice de l'ORF Barbara Rett jeudi lors de la présentation du projet. L'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig avec Andris Nelsons, l'Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä, l'Orchestra del Teatro alla Scala de Milan sous la direction de Riccardo Chailly et justement l'Orchestre symphonique de Vienne y participent.

3e édition de « Classic Piano », le palmarès

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Après trois longues semaines d’épreuves intensives, le palmarès de la troisième édition de la compétition internationale « Classic Piano » est connu.
Après une finale entre les neuf candidats restant, les quinze membres du jury ont rendu leur verdict.

Voici la liste des lauréats :

Premier prix (100.000€ + 50.000€ pour dix concerts) : Andrei Gugnin, 36 ans - Russie/Pays-Bas
Deuxième prix (50.000€) : Sunah Kim, 23 ans - Corée du Sud
Troisième prix (25.000€) : Anastasiia Kliuchereva, 19 - Russie/Autriche
Quatrième prix (7.000€) : Arina Antonosyan, 21 - Arménie
Cinquième prix (6.000€) : Zhiquan Wang, 14 ans - Chine
Sixième prix (5.000€) : Marek Kozák, 30 ans - République tchèque
Septième prix (4.000€) : Yuanfan Yang, 27 ans - Royaume-Uni
Huitième prix (3.000€) : Artem Kuznetsov, 33 ans - Russie/Etats-Unis
Neuvième prix (2.000€) : Hyounglok Choi, 30 ans - Corée du Sud

Juliana Grigoryan remporte le prix Hildegard Behrens

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La Fondation Hildegard Behrens a annoncé que le 14e Prix annuel Hildegard Behrens est décerné à la soprano arménienne Juliana Grigoryan du Metropolitan Opera Lindemann Young Artist Program.

Juliana Grigoryan fait ses débuts au Met dans le rôle de Liù dans Turandot. Elle retournera au Dutch National Opera pour faire ses débuts dans le rôle de Lauretta dans Gianni Schicchi et participera à plusieurs concerts internationaux, notamment à Barcelone pour la Fundació Privada Victoria de los Ángeles.
Parmi ses engagements récents à l'opéra, citons Liù au Dutch National Opera, une nymphe des bois dans Rusalka à la Scala, Mimì dans La Bohème au Festival de Ravenne et Zemfira dans Aleko de Rachmaninov au Théâtre académique national arménien d'opéra et de ballet.

En 2022, elle est nommée grande lauréate du concours vocal international Stanisław Moniuszko, où elle reçoit également le prix de l'institution culturelle Katowice City of Gardens-Krystyna Bochenek et le prix Marcella Sembrich-Kochańska.
Elle est ensuite lauréate du Concours mondial d'opéra Operalia avec le Prix du public.
Elle est titulaire d'une maîtrise du Conservatoire d'État d'Erevan et a participé au programme d'opéra pour jeunes artistes de cet établissement.

(d'après Pizzicato)

Do Gyung Im quitte Stuttgart avec un Guadagnini

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La violoniste sud-coréenne Do Gyung (Anna) Im a remporté le premier prix de 30 000 euros et le prêt pour trois ans d'un violon Giovanni Battista Guadagnini de 1746 lors du deuxième concours international de violon de Stuttgart.

Im, 25 ans, a été formée à Curtis avec Shmuel Ashkenasi et Aaron Rosand, ainsi qu'à la Royal Academy of Music de Londres.

"Concerto pour piano" de Rimski-Korsakov, 140 ans

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Composé en 1882-23, le Concerto pour piano de Rimski-Korsakov a été la dernière œuvre d’une série écrite au cours de la période très heureuse du milieu de sa vie ; parmi les autres compositions de cette période, riches en lyrisme charmant, figurent l’opéra Snegourotchka et la pièce orchestrale Skazka («Conte féerique»).
Le Concerto fut exécuté pour la première fois le 27 février 1884 à Saint-Pétersbourg lors d’un concert de l’Ecole libre de Balakirev, et fut la dernière œuvre de Rimski-Korsakov qu’ait entièrement approuvée son ancien mentor.
Si le lyrisme y est toujours sincère et profond, le Concerto annonce aussi le maître artificier des années suivantes. Dédié à la mémoire de Liszt, il doit à ce compositeur sa structure en un seul mouvement (semblable à celle du 2e Concerto en la majeur de Liszt) et son pianisme orné et virtuose. Contrairement au Concerto de Liszt cependant, celui de Rimski-Korsakov est basé sur un seul thème, le n°18 de l’important recueil d’airs populaires que Balakirev avait publié en 1866.

"Rosmonda d'Inghilterra" de Donizetti, 190 ans

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Rosmonda d'Inghilterra est un opéra (tragedia lirica) en deux actes, musique de Gaetano Donizetti, livret de Felice Romani, représenté pour la première fois au Teatro della Pergola de Florence le .

La composition de Rosmonda d'Inghilterra, qui intervint dans une période particulièrement féconde de la carrière de Donizetti, répondit à une commande de l'imprésario Alessandro Lanari pour Florence.
Le livret de Felice Romani avait été initialement écrit pour Carlo Coccia, qui avait donné une Rosmonda d'Inghilterra en 1829 à Venise, sans grand succès. Le texte reçut quelques adaptations qui permirent à Donizetti de travailler très rapidement, puisque deux mois seulement s'écoulent entre la création à Milan, le , de Lucrezia Borgia et celle de Rosmonda.

L'ouvrage fut bien accueilli par le public florentin et connut ensuite quelques reprises sporadiques en Italie : à Naples en 1837 (sous le titre Eleonora di Gujenna) et à Livourne en 1845.
Il disparut ensuite jusqu'au , date à laquelle il fut ressuscité par l'association Opera Rara dans une version de concert au Queen Elizabeth Hall de Londres avec Yvonne Kenny dans le rôle-titre.

Chaucer raconte, au XIVe siècle, l'histoire de la « belle Rosemonde » (fair Rosamund), maîtresse d'Henri II Plantagenêt, qu'Aliénor d'Aquitaine fit chasser de la Cour et, selon la légende, assassiner. Felice Romani enjolive une histoire assez lacunaire en imaginant qu'au début de l'opéra, Rosmonda ignore que son amant, Enrico, est le roi d'Angleterre. Lorsque son père Gualtiero -qui ne peut l'ignorer puisqu'il est censé avoir été le précepteur du roi, mais que Rosmonda est censée avoir abandonné pour vivre auprès de son amant au palais de Woodstock- l'en informe, elle est épouvantée, mais le roi promet de l'épouser après avoir répudié la reine Leonora. Un ressort politique s'ajoute ainsi au ressort sentimental pour pousser cette dernière à assassiner Rosmonda. Cet artifice permet également de faire de Rosmonda un personnage vertueux, qui décide de renoncer à son amour plutôt que de briser le couple royal, noble conduite qui sera impuissante à lui assurer la vie sauve.

"Symphonie no 8, op. 93" de Beethoven, 210 ans

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La Symphonie no 8, op. 93, en fa majeur fut composée en 1812, et créée à Vienne le .

Il a toujours été difficile pour les musicologues de ranger Ludwig van Beethoven parmi les « classiques » ou parmi les « romantiques ». Néanmoins, du point de vue formel, surtout lors de la dernière période, Beethoven tend vers un classicisme toujours plus abouti, dans la mesure où il approfondit les techniques développées par ses prédécesseurs classiques, Mozart et surtout Haydn, dans leurs dernières limites.

Sa production symphonique est symptomatique de cet « enjambement » entre la rigueur classique et l’exaltation et la poésie romantique. Ainsi, si ses première et deuxième symphonies sont assez caractéristiques du romantisme naissant, notamment à travers certains jeux sur les ambiguïtés tonales et dans une écriture relativement relâchée, Beethoven développe progressivement ses symphonies dans un classicisme formel de plus en plus abouti.
Beethoven écrivit, en 1812, cette nouvelle symphonie qui met ce point encore plus en évidence. Quoique plus discrète que les trois précédentes, elle n'apparaît pas moins comme l'une des symphonies les plus abouties de Beethoven (même s'il semble difficile d'affirmer qu'aucune des symphonies de Beethoven ne soit pas aboutie), explorant notamment des tensions harmoniques dans l'enchaînement des tonalités de façon tout à fait singulière, voire unique. Celle-ci dure à peu près 26 minutes, soit sensiblement la même durée que la 5e Symphonie, qui porte elle aussi certaines techniques classiques dans ses ultimes retranchements (on pense bien entendu à l'écriture motivique).

Roman Haubenstock-Ramati, 105 ans

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Roman Haubenstock -depuis 1943 Roman Haubenstock-Ramati- né le 27 février 1919 à Tonie et mort le 3 mars 1994 à Vienne, est un rédacteur musical, professeur de musique et compositeur de musique contemporaine à Cracovie, Tel Aviv et Vienne.

Il a obtenu son certificat de fin d'études secondaires au Collège de St. Jacques en 1937 à Cracovie.
De 1937 à 1940, il a étudié la composition, la théorie musicale, le violon et la philosophie à Cracovie et à l'Université de Lemberg. Il était l'élève d’Artur Malawski et de Józef Koffler.

En 1939, sa famille a fui les Allemands pour Lviv, qui a été incorporée à l'Union soviétique à la suite du pacte Hitler-Staline. En raison de son multilinguisme, il est arrêté pour espionnage peu avant l'invasion allemande de l'Union soviétique en 1941 et déporté à Tomsk via Odessa. Là, il fut amnistié pour rejoindre l'armée polonaise du général Władysław Anders et arriva en Palestine avec le 2e corps polonais.

A partir de 1943, il est apparu sous le nom de Roman Haubenstock-Ramati.

De retour en Pologne, il fut rédacteur en chef de la rubrique musicale à la radio de Cracovie de 1947 jusqu'à 1950.
À partir de 1950, il a été professeur à l'Académie de musique de Tel Aviv où il a dirigé aussi la construction d'une bibliothèque musicale.
À partir de 1958, il a été rédacteur (pour la musique contemporaine) aux Éditions Universal à Vienne puis maître de conférences invité et responsable de séminaires de compositions à Tel Aviv, Stockholm, Darmstadt, Bilthoven (aux Pays-Bas) et Buenos Aires, et professeur à l'école supérieure de musique de Vienne à partir de 1973.

Emmanuel Adriaenssen, 420 ans

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Emanuel Adriaenssen (ou Emmanuel, Adriaensen, Adriansen, Hadrianus, Hadrianius), né à Anvers entre 1540 et 55 et enterré dans la même ville le 27 février 1604, est un luthiste, maître de musique et compositeur brabançon des Pays-Bas espagnols.

Emmanuel Adriaenssen alla étudier à Rome en 1574, ce qui explique les éléments italiens dans ses publications. Protestant avant la prise de la ville d'Anvers en 1585, il se vit après celle-ci contraint d'embrasser la foi catholique pour des raisons politiques.
Avec son frère Gysbrecht, il ouvrit une école de luth à Anvers. Toutefois, en 1587, ils entrèrent en conflit avec la guilde des musiciens parce qu'aucun d'entre eux n'en était membre. Plus tard cependant, Emanuel aurait été reçu franc-maître à la guilde, car il employa parfois le titre de maître.
Il fut nommé capitaine de la garde civile, une activité procurant un revenu régulier et, en 1595, il prit part à la délivrance de la ville voisine de Lierre qui avait été occupée par la République.

Adriaenssen devint un bourgeois aisé qui fréquentait les milieux les plus élevés où il faisait preuve de sa maîtrise du luth ; il fut probablement sollicité par les familles notables qui admiraient sa virtuosité. En quatre ans, il put s'acheter deux maisons au Meir à Anvers.

Ses publications, qui lui valurent une renommée croissante, trouvèrent le chemin des bibliothèques de personnages illustres tels Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde, Constantin Huygens, le Roi Jean IV de Portugal ou le Cardinal Mazarin. Adrian Denss (1594), Robert Dowland (1610), Georg Leopold Fuhrmann (1615), Jean-Baptiste Besard (1617), Wolfgang Caspar Printz (1690) et Ernst Gottlieb Baron (1727) le mentionnent comme un compositeur de premier plan pour le luth, mais estiment parfois que sa musique frôlait l'excès quant à l'ornementation.
Quoi qu'il en soit, en tant que professeur, il se trouve au premier rang, tant en raison des tablatures exceptionnelles qu'il a publiées que du fait qu'il était l'initiateur d'une école anversoise de luth qui comprenait, selon toute vraisemblance, Denss et Joachim van den Hove.

Avec sa femme Sybilla Crelin, Adriaenssen eut six fils et une fille. Quatre de ses fils furent peintres :
Alexander Adriaenssen, (Anvers, 1587-1661) ;
Vincent Adriaenssen (Courtrai, 1595 - Rome, 1675) ;
Cornelis Adriaenssen (Anvers, 1596 - ?) ;
Nicolas (Niclaes) Adriaenssen (Anvers, 1598 - Leyde, 1649).

Bartleby, un nouvel opéra de Benoît Mernier à Liège en 2026

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L'Opéra royal de Wallonie a annoncé la commande d'un nouvel opéra au compositeur belge Benoît Mernier.  Cette nouvelle création s’inspirera de la nouvelle Bartleby d’Herman Melville, un texte emblématique de la littérature américaine du XIXème siècle qui explore des thématiques philosophiques et politiques profondes. L'ORW déclare :  "avec cette adaptation, l’Opéra Royal de Wallonie-Liège entend proposer à son public un opéra contemporain qui résonnera avec les préoccupations et les questionnements de notre époque."

Outre Benoît Mernier, cette création associera  Sylvain Fort (pour le livret en langue anglaise), ex-plume du Président français Emmanuel Macron mais  "fin connaisseur de l'opéra" puisqu'il est l'un des fondateurs de nos confrères de Forumopera et auteur de livres sur le lyrique, et le metteur en scène Vincent Boussard, bien connu en Belgique tant à La Monnaie qu'à l'Opéra de Liège.

Dans tous les cas, il s'agit d'un geste fort de l'Opéra royal de Wallonie qui n'avait jusqu'à présent pas l'habitude de passer des commandes à des compositeurs de notre temps. A cette occasion,  Stefano Pace, Directeur général et artistique de l'Opéra Royal de Wallonie-Liège à l’initiative de la commande,  énonce : "le soutien à la création et l’expansion du répertoire lyrique font partie intégrante des missions d’une institution telle que la nôtre. Ce nouvel ouvrage contribuera encore à renforcer l’attractivité et la position de notre Maison dans le paysage lyrique européen."

Rendez-vous en mai 2026 à Liège pour la première de Bartleby.