Le Journal

Sebastian Tewinkel prolonge

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Le chef Sebastian Tewinkel et l'Orchestre de Chambre bavarois de Bad Brückenau poursuivent leur coopération. Le contrat de Tewinkel a été prolongé de deux ans, jusqu'à la fin de 2023.

Sebastian Tewinkel est né en Westphalie en 1971. Il a d'abord étudié la musique à l'école à Hanovre, puis la direction d'orchestre avec Thomas Ungar à l'Académie de Musique de Stuttgart et il a remporté le 1er prix du Concours de direction d'orchestre de la Fondation Fundação Oriente à Lisbonne en 2000 et le prix de direction d'orchestre de Bad Homburg en 2001.

Tewinkel a dirigé des concerts, des CD et des productions radiophoniques avec l'Orchestre Symphonique de la radio bavaroise, l'Orchestre Symphonique de Bamberg, l'Orchestre Philharmonique de Munich, l'OrchestrePhilharmonique de la radio de Hanovre et l'Orchestre Symphonique de la radio de Stuttgart. Hors de son pays, on l'a retrouvé à la tête de l'Orquestra Metropolitana de Lisbonne, l'Orchestre Symphonique Académique de Saint-Pétersbourg et l'Orchestre Symphonique d'Islande. Il a été invité à plusieurs reprises par l'Orchestre Symphonique de Christchurch, l'Orchestre Philharmonique de Hamamatsu et l'Orquestra Ciudad de Granada.

De 2002 à 2013, Sebastian Tewinkel était chef principal du Südwestdeutsches Kammerorchester Pforzheim et, de 2009 à 2015, de la Kammerphilharmonie Graubünden à Coire. Depuis la saison 2010-11, il est également professeur de direction d'orchestre à la Musikhochschule de Trossingen.

29e Concours Clara Haskil à Vevey

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 Le Concours international de piano Clara Haskil se poursuivra à Vevey du 27 août au 3 septembre.

Les épreuves éliminatoires ont lieu sous forme de vidéo depuis 2005 pour éviter aux candidats d’engager des frais de voyages. Les 133 candidatures reçues ont été évaluées à huis clos à Prilly (Suisse) les 9 et 10 mai 2021 par un jury restreint composé de Christian Zacharias, Hisako Kawamura et Aleksandar Madžar. Le programme des éliminatoires se composait de la Toccata du « Tombeau de Couperin » de Ravel, d’une Etude à choix de Chopin et d’une Sonate à choix de Mozart. Le jury restreint a sélectionné 24 candidats pour participer aux quarts de finale dès le 27 août 2021 à Vevey.

22 candidats ont été sélectionnés pour les quarts de finale :

Antonin Bonnet, France
Tom Carré, France
Ayumu Ibaraki, Japon
Myunghan Kim, Corée du Sud
Juhee Lim, Corée du Sud
Ionah Maiatsky, France
Vincent Martinet, France
Akihito Maruyama, Japon
Wataru Mashimo, Japon
Marcel Mok, Allemagne
Yumeka Nakagawa, Japon
Martin Nöbauer, Autriche
Oscar  Paz-Suaznabar, USA
Antoine Preat, France
Yena Roh, Corée du Sud
Viktor Soos, Allemagne
Kaoruko Takagi, Japon
Ryohei Tanaka, Japon
Yiheng Wang, Chine
Maina  Yokoi, Japon
Seho Young, USA
Tom Zalmanov, Israël

Tous les candidats, familles d’accueil, musiciens et personnel administratifs sont pleinement vaccinés. La jauge pour le public est établie à deux tiers de la capacité de la salle, masques et distance physique exigés : ce sera le premier événement public au Théâtre de Vevey depuis octobre 2020.

Le présidé par  jury Christian Zacharias compte Catherine d’Argoubet, Finghin Collins, Hisako Kawamura, Eric Lavanchy, Aleksandar Madžar et Hiroko Sakagami.

 

 

L'Or autrichien pour Muti

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Riccardo Muti a reçu la Grande Décoration d'honneur en or pour services rendus à la République d'Autriche à l'occasion du son 80e anniversaire.
Rien qu'au Festival de Salzbourg, il est monté sur scène 270 fois depuis 1971, ce qui le place juste derrière Herbert von Karajan.

Décès de R. Murray Schafer

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On vient d'apprendre le décès du compositeur et essayiste canadien R. Murray Schafer. Il était âgé de 88 ans.
Né en 1933 à Sarnia (Ontario), il avait étudié au Conservatoire royal et à l'Université de Toronto. Professeur à l'Université Simon Fraser, il a composé un vaste catalogue d'œuvres pour la scène (dont le cycle inachevé Patria), de la musique symphonique, chorale et de chambre (13 quatuors à cordes).

Sa facette la plus connue est celle liée au "paysage sonore", un concept que le musicien canadien a développé à partir des années 1960 et qu'il a examiné dans son magistral essai The Tuning of the World (1977). Avec une approche multidisciplinaire (musique, histoire et écologie), Murray Schafer a analysé l'environnement acoustique, ses différents domaines et ses modifications à travers les âges, redéfinissant le cadre conceptuel de "la musique" et proposant un nouveau type de relation entre l'homme, le son et l'environnement. Il a également inventé le terme "schizophonie" pour désigner un phénomène de notre époque, à savoir la séparation du son de sa source. D'une certaine manière, le monde est une immense composition musicale qui sonne tout le temps, sans début ni fin, a déclaré Murray Schafer.
Dès les années 1960, il a été le moteur du "World Soundscape Project" dont l'objectif était d'enregistrer et d'étudier les paysages sonores de la planète entière pour promouvoir une nouvelle écologie du son et de lutter contre la pollution sonore.

En 1987, il a reçu le Prix Glenn Gould et en 2005, le Prix Walter Carsen, décerné par le Conseil des Arts du Canada.

Trevor Pinnock à Tokyo

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Le Kioi Hall Chamber Orchestra Tokyo (KCO) a annoncé la nomination de Trevor Pinnock (74 ans) comme troisième chef d'orchestre principal pour succéder à Rainer Honeck à partir d'avril 2022. Il s'agit d'un mandat de trois ans.

Claveciniste émérite, Trevor Pinnock est aussi un chef d’orchestre largement reconnu dans le monde entier comme un pionnier dans le renouveau de l’interprétation de la musique ancienne au XXe siècle.
Il commence le piano assez tôt, avant de chanter dans le chœur de la cathédrale de Canterbury à l’âge de 7 ans puis intègre l’école du chœur de 1956 à 1961. Il reçoit une éducation musicale complète incluant le piano et l’orgue, sert comme organiste à l’église mais se sent très attiré par le clavecin dès l’âge de 15 ans. Quatre ans plus tard, il obtient une bourse qui lui permet d’étudier pleinement l’orgue et le clavecin au Royal College of Music et il remporte de nombreux prix pour l’un ou l’autre de ces instruments, rendant grâce à ses deux professeurs Ralph Downes et Milicent Silver. Pendant ses études au Royal College of Music, il fait ses premières tournées comme claveciniste avec l’Académie de St Martin in the Fields, et il cofonde le Galliard trio avec le flûtiste Stephen Preston et le violoncelliste Anthony Pleeth. Ce trio s’agrandit pour devenir The English Concert, orchestre spécialisé dans les musiques baroques et classiques sur instruments d’époque qui devient incontournable dans le milieu musical.

Comme claveciniste, Trevor Pinnock inclut dans son répertoire non seulement les œuvres de la période baroque, mais s’approprie des pièces plus modernes telles le Concerto champêtre de Poulenc, le Concerto de Manuel de Falla, celui de Frank Martin ou encore le Concerto pour clavecin, percussion et cordes de Roberto Gerhard. En tant que chambriste, il est souvent partenaire d’Emmanuel Pahud (flûte) de Jonathan Manson (viole de gambe) et de Sophie Gent (violon).

Parallèlement à la direction, depuis le clavecin (ou l’orgue), de The English Concert, Trevor Pinnock est fréquemment l'invité de nombreuses formations parmi lesquelles l'Orchestres de Boston, le Philharmonique de Vienne, le Philharmonique de Berlin, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, l’Orchestre Philharmonique de Londres…. En 2020-21, il dirige notamment la Messe en si de JS Bach avec l’Orchestre National de France.

De 1991 à 1996, il est directeur artistique et chef principal du National Arts Centre Orchestra à Ottawa. Il enseigne aussi à la Royal Academy of Music et donne des masterclasses dans de nombreuses universités en Grande Bretagne, à l’Université  de Mozarteum à Salebourg, à l’Académie des Arts de Hong Kong ainsi qu’avec l’orchestre du Conservatoire Royal de Toronto.

 

 

A la Biennale de Musique de Venise, 65e édition

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La Biennale de Musique de Venise décernera ce mardi 17 août le Lion d'Or à la compositrice finlandaise Kaija Saariaho pour l'ensemble de sa carrière : pour le remarquable niveau technique et expressif qu'elle a atteint dans ses partitions chorales et pour son utilisation originale de la voix.
L'ensemble Neue Vocalsolisten de Stuttgart recevra le Lion d'Argent pour sa collaboration créative avec certains des compositeurs vivants les plus renommés et son développement du répertoire vocal a cappella dans le domaine de la création contemporaine.

Saariaho recevra le prix lors du concert d'ouverture de la 65e édition de la Biennale dont le programme comprend la création de 15 œuvres de compositeurs de différentes générations qui ont cultivé le genre vocal et qui conçoivent l'écriture pour voix comme un moyen d'expérimentation et d'innovation : Hans Abrahamsen, George Lewis, David Lang, Luca Francesconi, Sivan Eldar, Sergej Newski, Samir Odeh-Tamimi, Francesco Filidei, Jennifer Walshe, George Aperghis, Arvo Pärt, Sylvano Bussottiy et Morton Feldman.

Deuil dans le monde de la musique de chambre

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Les musiciens de chambre du monde entier pleurent la disparition de Vladimir Mendelssohn, un formidable interprète et professeur d'origine roumaine qui était devenu un incontournable de la saison des festivals.
Né en altiste et compositeur roumain étudie l'alto et la composition à l'Université nationale de musique de Bucarest. Il enseignera au CNSMD de Paris au poste de professeur de musique de chambre, à la Folkwang Universität d'Essen, au Conservatoire Royal de La Haye et à Bologne.

Compositeur, on lui doit de nombreuses œuvres pour orchestre symphonique, orchestre de chambre et solistes. Il compose aussi des musiques de films : Darclée de Mihai Jacob (présenté au Festival de Cannes en 1961) ou Le Joueur de Violon de Charles Van Damme.

Il donne aussi des classes de maître en Suède, Finlande, France, Suisse, aux Pays-Bas et en Italie. Il est également membre de jurys dans des concours internationaux, et directeur artistique du festival international de musique de chambre de Kuhmo (Finlande) depuis 2005.
Sans compter sa place dans le Quatuor Enesco.

Concours international de musique ARD 2021

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Après le premier tour (virtuel) qui a vu se succéder 57 candidats, le Concours international de musique ARD 2021 a annoncé les noms des 15 violonistes candidats qualifiés pour la 2e épreuve qui se déroulera les 2 et 3 septembre à l’Université de musique et des arts de la scène de Munich :

-  Hiu Sing Fan (Hong Kong)
- Alexander Won-Ho Kim (Corée)
- Judyta Kluza (Pologne)
- Youjin Lee (Corée)
- Fumika Mohri (Japon)
- Seiji Okamoto (Japon)
- Eva Rabchevska (Ukraine)
- Dmitry Smirnov (Russie)
- Louisa Staples (Grande-Bretagne)
- Yun Tang (Chine)
- Fabiola Tedesco (Italie)
- Alexandra Tirsu (Moldavie / Roumanie)
- Louis Vandory (Allemagne)
- Dayoon You (Corée)
- Filip Zaykov (République tchèque)

Parmi les anciens lauréats du Concours lancé en 1952, on compte Yuri Bashmet, Christian Tetzlaff, Antoine Tamestit, Natalia Gutman, Christoph Eschenbach, Nobuko Imai, Jessye Norman et Mitsuko Uchida.
Le jury de cette année est composé de Mihalea Martin (présidente), Frank-Michael Erben, Liza Ferschtman, Philippe Graffin, Rachel Podger, John Storgårds et Hanna Weinmeister.

Décès de Peter Svensson

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Plusieurs médias autrichiens annoncent le décès du Heldentenor wagnérien Peter Svensson à l'âge de 57 ans. De son vrai nom Peter Hofmann, il serait décédé du Covid à son domicile de Vienne le 29 juillet. Peter Svensson était aussi le fondateur et le directeur artistique des festivals Sommerakademie Gars et Weinviertel Festspiele, de la Max Lorenz Singing Competition et de la Vienna Walhall Academy (depuis l'année dernière).

Svensson était un talent précoce qui, à l'âge de six ans, participait déjà à plusieurs productions d'opéra pour la télévision autrichienne. Il a débuté comme sopraniste soliste dans le chœur des garçons de Vienne et a ensuite étudié au collège de musique puis au conservatoire et à l'Université de musique de Vienne. Il a complété ses études avec le ténor allemand René Kollo, grand spécialiste des rôles wagnériens.

Découvert en 1989 par Claudio Abbado alors qu'il était encore étudiant, Svensson a fait ses débuts la même année dans de petits rôles à l'Opéra de Vienne, mais il a dû attendre deux ans de plus avant d'endosser un rôle majeur:  Rienzi à l'Opéra de Prague dont il a fait partie pendant 16 ans. Dès lors, il se produit dans les principaux théâtres du monde entier.
Après une embolie pulmonaire en 2007, il revient à la scène en 2008 avec des débuts réussis dans le rôle de Tristan à l'Opéra de Tallinn. Mais en 2009, un grave accident le touche dont il se remet aussi, chantant l'année suivante Peter Grimes à Las Palmas.

Karl Böhm, 40 ans

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Né là Graz le 28 août 1894, le chef autrichien Karl Böhm est décédé le 14 août 1981 à Salzbourg.
Né d'un père juriste, frustré par une carrière de baryton ratée, Karl Böhm est obligé de se destiner au droit. Néanmoins, dès le collège, entre les cours, il se cache dans les coulisses de l'opéra pour écouter les répétitions1 et étudie la musique et le piano, au Conservatoire de musique de Graz, puis à Vienne où il travaille avec Guido Adler et Eusebius Mandyczevski, un ami de Brahms, entre 1913 et 1914.

Pendant la guerre, Böhm est blessé et se trouve affecté au poste de co-répétiteur (Korrepetitor) au théâtre de Graz ;  il décide de devenir chef d'orchestre, sans jamais prendre une seule leçon de direction. Nommé ensuite Kapellmeister, il dirige son premier opéra en 1917, un ouvrage de Victor Nessler, puis Le Vaisseau Fantôme et le théâtre lui confie de plus en plus d'ouvrages. Il obtient son doctorat en droit en 1919, ce qui lui vaut d'être appelé « Herr Doktor » par les musiciens.
En 1921, alors qu'il a monté déjà des ouvrages de Verdi et Puccini, le grand Karl Muck, qui a dirigé trente ans à Bayreuth, l'entend dans Lohengrin et lui propose de lui transmettre tout ce qu'il sait de Wagner. Il est engagé la même année par Bruno Walter à l’opéra d’État de Bavière comme quatrième chef. Au cours des 6 années suivantes, il assure Pelleas et Melisande, Gianni Schicchi, Petrouchka et L'Heure espagnole ; Knappertsbusch n'hésite pas à lui confier Tristan et même le Ring ; alors que s'affirment ses prédilections pour Wagner et Mozart, il se sent vite à l'étroit à ce poste et le fait savoir, ce qui lui permet de répondre à d'autres propositions : il accède au poste de directeur à Darmstadt2 (1927) où il peut programmer selon ses vœux. Malgré les moyens réduits du théâtre, ce seront Simon Boccanegra, Parsifal, Salomé et Boris Godounov, puis, en première à Hambourg, Judith d'Honegger, Jonny spielt auf de Krenek, Sly de Wolf Ferrari, Neues von Tage d'Hindemith et, en 1931, le Wozzeck de Berg sous la supervision du compositeur.

A Hambourg, il succède au Tchèque Egon Pollak, parti à Chicago, est nommé professeur, et il rencontre Richard Strauss, début d'une collaboration artistique et d'une amitié qui se concrétise par la dédicace à Böhm de La Femme silencieuse (1935) et Daphné (1938).

Il dirige pour la première fois à Vienne en 1933 : Tristan. Il dirige aussi le Philharmonique (1936) dont il restera proche toute sa vie, s'efforçant de protéger la tradition viennoise : il a donné avec lui plus de 450 concerts et 550 opéras avec cette phalange, sans compter la quarantaine de tournées. Gerhart Hauptmann, Prix Nobel de littérature, habitué de Bayreuth et ami de Nikisch, voit en lui l'interprète le plus fidèle de l'œuvre de Wagner.

A partir de 1934 et pour 9 ans, il prend la tête du Semperoper de Dresde, succédant à Fritz Busch qui a quitté l'Allemagne en mai 1933. Riche période de créations mondiales.
En 1935, il fait ses débuts avec l'Orchestre de Berlin, et, après une tournée à Londres en 1936, à Salzbourg dans Mozart, c'est Don Giovanni en 1938. Il y reviendra chaque année.

Puis vient la guerre : Je n'ai jamais eu d'admiration que pour un parti, le parti de la musique. Mais je n'ai jamais eu, non plus, l'âme d'un héros.
Mais à Dresde, il assure la création de nombre d'oeuvres symphoniques "non allemandes" avec la Staatskapelle : Hugo Alfvén, Henk Badings, Zoltan Kodaly, Leevi Madetoja, Francesco Malipiero, Serge Prokofiev, Miklós Rózsa, Albert Roussel, Joaquin Turina. En 1943, il devient pour un an directeur musical de l’opéra d'État de Vienne, et met l'accent sur les opéras de Verdi. Il en sera à nouveau le maître d'oeuvres pour deux saisons au début des années 1950. En 1944, il participe aux cérémonies du 80e anniversaire de Strauss.

Après la guerre et une période de trois années de mise à l'index, Böhm revient à Vienne dans Fidelio en 1947 et se distingue particulièrement à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Vienne. Dernier chef de sa génération alors que disparaissent en dix ans Busch, Kleiber, Krauss, Rosbaud, van Kempen, Furtwängler, Abendroth, Toscanini et Walter, Böhm cva, pendant trente ans, accompagner l'évolution du monde musical sans jamais dévier des principes qui ont guidé son parcours depuis Graz.
En 1948, il dirige Don Giovanni à La Scala, puis à Paris avec le Philharmonique de Vienne en 1949.

Puis ce seront le Teatro Colón de Buenos Aires et à Paris en 1952. Il monte Jenufa, Œdipus Rex et Wozzeck. En 1950 et 1956, il donne le Ring à Covent Garden. À Vienne, il redonne Fidelio en 1955, lorsqu'il est nommé à la tête du Staatsoper pour l'inauguration de l’édifice reconstruit, mais il en démissionne bientôt. Il concentre son activité dans le triangle Vienne, Berlin, Salzbourg, en alternance avec ses voyages de plus en plus nombreux. En 1956, il est invité par Fritz Reiner aux États-Unis. S'ensuivent nombre d'invitations au Metropolitan Opera de New York, notamment avec Don Giovanni en 1957.

Il se distingue par ses interprétations des symphonies de Mozart, Beethoven et Brahms. Ses lectures des symphonies de Schubert et d’Anton Bruckner font figure de référence. Il défend les partitions originales de Bruckner dès qu'elles furent éditées. L'enregistrement de la Quatrième Symphonie en novembre 1973 avec l'Orchestre Philharmonique de Vienne, chez Decca, fit l'objet des meilleures critiques. Pourtant Karl Böhm n'a enregistré que les 3e, 4e, 5e, 7e et 8e symphonies, seules la quatrième la septième et la huitième ayant bénéficié d'un second enregistrement. Bien que wagnérien, Böhm débarrasse Bruckner des scories dont l'affublent d'autres chefs.

Il s’est également illustré à Bayreuth à partir de 1962 (Tristan). Il dirige le Ring (1965-67, enregistré pour Philips) et chaque année jusqu'en 1970. Dans Mozart et Bruckner, clarté, transparence, précision, délicatesse sans emphase
C'est sous sa direction que fut donné à Orange, en 1973, le Tristan und Isolde avec la soprano Birgit Nilson et le ténor Jon Vickers.

Âgé de 86 ans, il se produit pour la dernière fois en public dans Les Noces de Figaro et enregistre encore une Elektra (filmée par Götz Friedrich) avant de s'éteindre à Salzbourg lors d'une répétition.