Il y a 25 ans, le compositeur japonais Toru Takemitsu s'éteignait à Tokyo. Il y était né le 8 octobre 1930.
Tōru Takemitsu étudie la musique avec Yasuji Kiyose. Il découvre la musique occidentale durant la seconde guerre mondiale et se passionne pour la musique française )-dont Claude Debussy, Erik Satie et Olivier Messiaen.
Sa relation à la tradition musicale japonaise reste plus complexe : la rejetant dans un premier temps, Takemitsu prend conscience de la stature de la musique traditionnelle japonaise en 1958 à la suite d'une représentation de bunraku (spectacle de marionnettes). L'influence du Japon ne s'arrête pas à la musique (style musical et instruments traditionnels) mais s'étend à son attachement pour la nature : November Steps (1967), I Hear the Water Dreaming (1987), How Slow the Wind (1991)...
ln an Autumn Garden (1973-79) pour orchestre de gagaku est un hommage à la culture de son pays natal. Et au-delà de la vieille opposition Orient-Occident, Takemitsu appelait de ses voeux une universalisation de toutes les cultures.
Takemitsu s'intéresse aussi intensément à la peinture, au théâtre, au cinéma et à la littérature modernes. En 1951,avec d'autres compositeurs et représentants de divers domaines artistiques, il fonde le groupe "Atelier expérimental" qui fait sensation par ses activités multimédias d'avant-garde. Il a composé une centaine de musiques de film dont celles de Ran de Kurosawa, de Kwaidan de Masaki Kobayashi et de L'Empire de la passion de Nagisa Ōshima.
Ses œuvres se concentrent sur la musique orchestrale et de chambre, mais ses intérêts musicaux sont vastes et comprennent des formes de musique populaire : jazz, chansons pop et chansons françaises. Ses 12 Songs for Guitar (1977) sont des arrangements classiques à partir de musique pop (dont les Beatles).
Takemitsu a enseigné la composition à l'université de Yale et il a été invité à enseigner dans de nombreuses universités aux États-Unis, au Canada et en Australie. Parmi ses nombreux prix et récompenses, rappelons le prix Asahi en 1984, le prix Grawemeyer en 1994 pour Fantasma/Cantos pour clarinette et orchestre, et le prix Glenn Gould à titre posthume en 1996.