Le Journal

Incompatibilités artstiques

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Le Frankfurt Oper a sonné le glas de sa Norma en coproduction avec le Norske Opera Oslo et le réalisateur Sigrid Strøm Reibo "pour des raisons artistiques".

Christof Loy a été appelé à la rescousse pour sauver le spectacle. Elza van den Heever y sera Norma et Gaëlle Arquez Adalgisa, dans un décor de Raimund Orfeo Voigt et des costumes d'Ursula Renzenbrink.

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A vos agendas

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A noter, deux rencontres très intéressantes à l'IMEP (Namur).

Le jeudi 1 mars 2018 (19:00), Jean Ferrard présente Bach et le nombre.

En 1985, année du tricentenaire de la naissance de Johann Sebastian Bach, les organistes néerlandais Kees van Houten et Marinus Kasbergen secouaient leurs collègues avec leur livre Bach en het getal explorant tout l’œuvre du grand Cantor sous l’angle du symbolisme et en particulier du numéralisme (l'ouvrage est paru depuis en français chez Mardaga).
Les auteurs ne connaissent pas de limites et vont jusqu’à lire dans certaines compositions la prémonition par Bach de la date de sa propre mort… Plus modéré, Jean Ferrard "se base sur certains éléments que l’on peut qualifier de certitudes, pour tenter de fixer les limites d’application d’un jeu sur les lettres et les nombres, évidemment pratiqué par Bach. Quelques exemples choisis devraient suffire à confirmer cette «valeur ajoutée» au génie du compositeur, sans avoir pour autant à appuyer nos «découvertes sensationnelles» sur des arguments hasardeux, voire contestables".

Le lundi 19 mars (19:00), Dominique (L-J) Goblet présente Parcours: de la musique synagogale aux cabarets yiddish avec la participation d’étudiants de l’IMEP.

Le but de cette audition commentée est de faire découvrir la richesse et la diversité des musiques juives au fil des approches géographiques et historiques. Dans le parcours, quelques escales choisies amèneront l’auditeur à entrer dans la vie musicale de plusieurs communautés juives, de la musique synagogale monodique ou polyphonique aux cabarets yiddish. En effet, c’est la diaspora qui donnera à la musique juive ses formes et sa diversité au sein des communautés séfarades et ashkénases, chaque groupe développant sa culture spécifique, celle du shtetl, du village, du Yiddishland, de la musique instrumentale klezmer, des chants hassidiques ici, de la musique judéo-andalouse et des chants séfarades là-bas. Chassées, maltraitées, ces communautés ont puisé une partie de leur force dans la musique, ils n’ont cessé de chanter et danser, la plupart de leurs chants évoquant la tristesse, mais aussi l’amour, la joie… Parcours à la découverte de cette culture si riche et pourtant encore si mal connue… 

Bernadette Soubirous à la scène

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Le 11 février 1858, Bernadette Soubirous voyait apparaître la Vierge Marie pour la première fois. Un miracle que l'Église catholique ne reconnaîtra qu'avec une grande méfiance.
160 ans plus tard, Éléonore de Galard et Roberto Ciurleo, deux producteurs de spectacles chevronnés (Robin des boisLes Trois Mousquetaires...) viennent d'annoncer qu'une comédie musicale racontant la vie de la religieuse de Lourdes sera montée en avril 2019.
Le spectacle devrait être l'un des points d'orgue du 175e anniversaire de la disparition de Sainte Bernadette, décédée 16 avril 1879.

Le pot de terre...

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Sauf miracle de dernière minute, la maison de Pierre Henry sera détruite avant la fin de l'année. Dans le XIIe arrondissement de Paris, cette petite bâtisse recouverte de vigne vierge était habitée par Pierre Henry depuis 1971. Il en avait fait le temple dédié à la musique électro-acoustique où il composait, enregistrait et menait ses recherches avec cette quantité impressionnante de machines installées dans presque toutes les pièces.
Un lieu où le public était également accueilli pour des concerts-performances.
En 2005, Pierre Henry disait « Les sons que garde la maison sont un soutien pour moi. Comme les manuscrits d'un écrivain. C'est la bibliothèque qui vous enrichit un peu tous les jours ». Le père de la "musique concrète" se servait de sa maison comme d'un instrument de musique, tout ce qui s'y trouvait pouvait servir à créer des sons.

Le compositeur était locataire de son logement et le propriétaire l'a vendu à un promoteur immobilier qui a l'intention de faire place nette pour y construire un immeuble moderne. Une décision qui attriste les proches de Pierre Henry, à commencer par sa compagne Isabelle Warnier qui y vit toujours dans les lieux : C'est une vraie maison d'artiste, un lieu qui mériterait de subsister. Malheureusement, il n'y a plus aucun espoir de sauver la maison.
Mais l'œuvre de Pierre Henry, entreposée dans la maison, pourrait aller à la Bibliothèque Nationale de France (une partie du stock de 10 000 bandes magnétiques) et il y a un projet de reconstitution du studio de Pierre Henry au sein du Musée de la musique.
Mais il faut aller vite : la maison doit être vide pour juillet prochain.

Légitime cocorico à la Monnaie

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Les International Opera Awards ont annoncé leurs finalistes pour 2018.
La Monnaie est nominée dans la catégorie Education and Outreach, une belle reconnaissance pour son engagement sociétal et sa tradition pour les projects sociaux et éducatifs qui visent à ouvrir l’opéra et la musique classique à divers publics.

Il n'est pas inutile d'en rappeler brièvement les volets les plus importants.
1. Le programme éducatif MM Schools touche chaque année plus de 15.000 élèves issus de toutes les orientations et de tous les coins de Belgique, grâce à des visites guidées, ateliers, introductions adaptées et réductions exceptionnelles sur les représentations.
2. Le programme social de la Monnaie Un pont entre deux mondes vise à rendre le monde de la musique, du chant et de l’opéra plus accessible aux publics fragilisés. Chaque semaine, 17 ateliers de chant choral ont lieu à la Monnaie, au sein de maisons de repos des CPAS et dans des établissements pénitentiaires. Quelques 5 000 billets gratuits sont distribués annuellement à des groupes précarisés du secteur social. Des concerts de musique de chambre et des récitals sont donnés dans des maisons de repos et des maisons de quartier des CPAS, dans des centres d’accueil pour réfugiés, des prisons…
3. Le  programme "concert familial éducatif" réunissait encore ce 4 février le directeur musical Alain Altinoglu et l’Orchestre de la Monnaie pour présenter Shéhérazade et offrir ainsi l'occasion aux moins de 15 ans de découvrir gratuitement les secrets de cet univers musical.
4. Building Bridges : depuis trois saisons, les groupes fragilisés, écoles, artistes, … ont la possibilité d’assister à une représentation d’opéra qui leur est spécialement réservée, à un tarif exceptionnellement bas. Cette saison, il s'agit de Cavalleria rusticana & Pagliacci le mardi 20 mars prochain (14h00)
5. La tradition des community projects se poursuit avec, cette année, Orfeo & Majnun. A la fin du mois de juin sera présenté le résultat final de ce projet participatif avec une représentation de théâtre musical et un parcours (Love, Loss & Longing) à l’intérieur et à l'extérieur de la Monnaie. Le projet réunit des personnes de tous âges et de diverses communautés bruxelloises autour des histoires d’Orpheus & Eurydice et de Layla & Majnun.
6. La MM Academy offre aux jeunes chanteurs et musiciens la possibilité d'acquérir pendant leurs études une expérience professionnelle cruciale au sein du Chœur ou de l'Orchestre de la Monnaie.

Voix Nouvelles 2018 : vive la France !

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L'épreuve finale qui se déroulait hier a livré son palmarès.

C'est la soprano française Hélène Carpentier qui remporte le Prix Voix Nouvelles 2018, assorti de 10.000 € et d'une participation à Musiques en fête en direct des Chorégies d'Orange cet été.
2e lauréate : la soprano française Angélique Boudeville
3e lauréate : la soprano française Eva Zaïcik
4e lauréat : le baryton français Anas Seguin
5e lauréate : la soprano franco-allemande Caroline Jestaedt
6e lauréat : le ténor français Kévin Amiel.

Le Prix du meilleur interprète du répertoire français (2.500€) va à Hélène Carpentier.
Le Prix des opéras suisses (2.000€) va à Angélique Boudeville.

Un refus argumenté à Salzbourg

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Le conseil municipal de Salzbourg a voté massivement cette semaine : la ville ne sera pas candidate au titre de Capitale Européenne de la Culture 2024.

Les raisons invoquées sont de deux ordres : Salzbourg considère que les dizaines de millions d'euros que coûterait l'opération seront plus judicieusement investis dans la culture elle-même que dans les attributs d'un titre. D'autant, déplore la Ville, que ce titre a été désespérément dévalué en se déplaçant vers des villes provinciales de pêche et d'exploitation minière dans des coins obscurs de l'UE.

Riche de ses nombreux festivals (Mozart, Pâques, Pentecôte et été) et son activité musicale tout au long de l'année, pourquoi Salzbourg courrait-elle après un titre alors même qu'elle s'affiche naturellement comme une ville culturelle permanente ?

Sylvain Cambreling succède à Jeffrey Tate

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Après le décès soudain de Jeffrey Tate en juin dernier, l'Orchestre Symphonique de Hambourg se cherchait un nouveau chef.
On vient d'apprendre que le poste revient à Sylvain Cambreling. Un nom qui, pour les mélomanes belges, évoque aussitôt les "années Mortier" à La Monnaie.

Né à Amiens en  chef français cultive un répertoire qui va de l’époque baroque à la musique contemporaine, comptant plus de 70 opéras et 400 œuvres orchestrales.
Engagé par Pierre Boulez en 1976, il devient alors premier chef invité de Ensemble Intercontemporain.
En 1981, Gerard Mortier le nomme directeur musical du Théâtre Royal de la Monnaie et il participe à de nouvelles productions signées Bondy, Chéreau, Herrmann, Mussbach et Wernicke.
Invité au Metropolitan Opera (1985, 1989), à la Scala de Milan (1984), à l’Opéra National de Vienne (1991), il dirige en 1992 le Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen mis en scène par Peter Sellars à l’Opéra Bastille.
Depuis le milieu des années 1990, il collabore régulièrement avec Alain Platel au sein du collectif des Ballets C de la B.
Il dirige régulièrement au Festival de Salzbourg et, de 1993 à 1997, il est intendant et directeur musical de l’Opéra de Francfort, assurant aussi la direction artistique de la saison de concerts organisée par la Société des musées de la ville. En 2012, il prend la direction du Staatsoper de Stuttgart sans abandonner son poste de chef principal du Yomiuri Nippon Symphony Orchestra de Tokyo.

Flagey signe un accord avec le Arvo Pärt Center en Estonie

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Le président de Flagey, Jean-François Cats, et le directeur général de Flagey, Gilles Ledure, ont signé pendant l'Arvo Pärt Weekend à Flagey, une déclaration d'intention afin de collaborer avec Michael Pärt et le conseil d'administration du Arvo Pärt Center.
Flagey et le Arvo Pärt Center s'appuieront sur l'héritage d'Arvo Pärt et son dévouement pour la musique, la spiritualité et le bien-être et organiseront ensemble un festival bisannuel célébrant la musique d'Arvo Pärt et d'autres compositeurs contemporains inspirés par l'approche holistique de Pärt.

Balder Dendievel, Emma Posman et Virginie Leonard, lauréats de la Honda Competition 2018

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Ce 7 février, s'est déroulée la finale de la « Honda Competition for Classical Music », le concours musical s’adressant aux étudiants des huit écoles supérieures de musique belges. Comme l’an dernier, la demi-finale et la finale ont eu lieu dans la grande salle des Conservatoires royaux de Bruxelles et le mécène Honda Benelux a offert aux trois lauréats un montant total de 16 000 euros en prime.
Organisé ensemble par les deux conservatoires bruxellois à l’initiative de la célèbre marque japonaise et de sa filiale Honda Benelux, le concours s’adresse aux étudiants en fin de cursus ou fraîchement diplômés des huit écoles supérieures participantes : le Conservatoire royal de Liège, l’Ecole Supérieure des Arts de Mons Arts², l’Institut supérieur de musique (IMEP) de Namur, le Koninklijk Conservatorium Gent, le Koninklijk Conservatorium Antwerpen, le Lemmens Instituut Leuven, le Conservatoire royal de Bruxelles et le Koninklijk Conservatorium Brussel, School of Arts van de Erasmushogeschool Brussel.
La première édition a été gagnée par le baryton Kamil Ben Hsaïn Lachiri (IMEP Namur), le deuxième prix ayant été attribué à la soprano Kelly Poukens (Lemmens-LUCA), tandis que le guitariste Maarten Vandenbemben (Koninklijk Conservatorium Brussel) avait terminé troisième. Devant le succès de cette initiative commune – une première dans les annales musicales du pays – les conservatoires et le mécène ont décidé de reconduire cette initiative.
La demi-finale de cette deuxième édition a eu lieu ce 24 novembre 2017 dans la grande salle des Conservatoires royaux de Bruxelles. Les 16 candidats sélectionnés (2 par école) ont présenté une ou plusieurs œuvres de leur choix durant 30 minutes maximum. Lors de la finale, ce 7 février 2018 dans la même salle, les trois demi-finalistes retenus par le jury ont joué ou chanté un programme de leur choix pendant 45 minutes.
Le jury de la demi-finale est composé d’enseignants (un par école participante) et, pour la finale, ce jury est élargi de deux personnalités du monde musical.
Le premier prix de la « Honda Competition for Classical Music » s’élève à 8 000 euros, le deuxième prix s’accompagne d’une récompense de 5 000 euros et le troisième lauréat recevra 3 000 euros. Honda Benelux s’est engagé à soutenir financièrement cette compétition pour une durée de trois ans.
Le groupe japonais a souhaité soutenir ce concours parce qu’il « tient à ce que ses activités soient le reflet de la société dans laquelle il opère », explique Paul Tomanek, président de Honda Benelux. « À travers ce mécénat, nous soutenons une initiative qui contribue au bien-être général, jouit d’un rayonnement sur l’ensemble de la Belgique et met l’accent sur deux autres de nos valeurs d’entreprise : l’éducation et l’excellence. »
1er prix 2018 : Balder Dendievel - Koninklijk Conservatorium Antwerpen (Hautbois)
2ème prix 2018 : Emma Posman - Koninklijk Conservatorium Gent (Chant)
3ème prix 2018 : Virginie Leonard - IMEP (Institut Supérieur de Musique et de Pédagogie) (Chant)