Les chants d'Auvergne de Canteloube magnifiés par Carolyn Sampson et Pascal Rophé
Joseph Canteloube (1879-1957) : Chants d’Auvergne. Carolyn Sampson, soprano ; Tapiola Sinfonietta, Pascal Rophé. 2020. Livret en anglais, allemand et français. 69’02. BIS-2513.
Tube du XXe siècle magnifié par tant de grandes chanteuses : Victoria de Los Angeles (Warner), Kiri te Kanawa (Decca), Anna Moffo (RCA), Arleen Auger (Virgin), Madeleine Grey (Pearl), Maria Bayo (Auvidis), Frederica von Stade (Sony), Dawn Upshaw (Erato), le cycle des Chants d’Auvergne de Canteloube est presque devenu une rareté ! Le dernier enregistrement marquant est à mettre au crédit de Véronique Gens et Jean-Claude Casadesus en 2007 (Naxos). Dans ce contexte, on accueille avec intérêt cette nouvelle version, d’autant plus qu’elle s’affirme d’emblée comme une grande référence pour ces oeuvres qui furent, pendant 30 ans, au coeur de l'activité du compositeur (on doit préciser qu’il ne s’agit pas d’une intégrale de ce cycle mais d’une large sélection avec la totalité des séries n°1 et n°3 et un échantillon des séries n°2, n°4 et n°5).
Chanteuse rompue à tous les genres musicaux et à l’aise du baroque aux répertoires du XXe siècle, l’Anglaise Carolyn Sampson séduit par la plastique superbe de son timbre et sa musicalité naturelle. Elle incarne, sans surjouer ces chansons traditionnelles si magnifiquement harmonisées et orchestrées par Canteloube. Cette réussite complète doit également à la direction du chef d’orchestre français Pascal Rophé. Grand connaisseur des musiques françaises, il tisse un accompagnement d’une beauté à la palette de lumières claires et limpides. On aime tant l’attention portée à la voix que le soin apporté au traitement orchestral dont les interventions solistes sont une grande finesse de trait. Le Tapiola Sinfonietta est absolument exemplaire et les musiciens prennent plaisir à jouer cette musique dont la séduction est absolument immédiate.
La prise son de démonstration est, comme toujours chez Bis, un modèle qui nous plonge au cœur de cette musique. On tient donc une grande référence dans ces oeuvres que l’on aimerait entendre plus souvent en concert.
Son : 10 Notice : 10 Répertoire : 10 Interprétation : 10
Pierre-Jean Tribot