Louis Vierne au piano 

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Louis Vierne (1870-1937) : Complete Piano Works . 1. Deux pièces, Op.7 ; Suite bourguignonne, Op.17 ; Trois nocturnes, Op.34 ; Poème des cloches funèbres, Op 39 n°2 Le Glas, Silhouette d’enfants, Op.43. Sergio Monteiro. 2020. Livret en anglais et français. 59’59

En 2020, les 150 de la naissance de Louis Vierne sont passés complètement inaperçus ! Certes, la pandémie a mis à mal pas mal de projets, mais au final, même le front discographique était des plus calmes. Dans ce contexte, on accueille avec bienveillance cette nouvelle parution, première étape d’une intégrale discographique de son œuvre pour piano sous les doigts de Sergio Monteiro. 

De Vierne, on connaît essentiellement sa musique pour orgue et un petit peu sa musique de chambre avec sa Sonate pour violon et le Quintette pour piano et cordes  qui apparaissent de temps à autres à l’affiche des concerts et des albums, mais le reste de ses partitions est une terre quasi inconnue. 

Le voyage pianistique commence avec deux partitions de jeunesse  : Deux pièces et la Suite bourguignonne. On peut rapidement passer sur les Deux pièces, créations d’un jeune artiste qui cherche une voie personnelle et on pense à Mendelssohn avec cette écriture légère et altière. Composée en 1899, la Suite bourguignonne est déjà plus mature et présente un ton joyeux et dansant d’une période heureuse de la vie du compositeur. Saluée par une ovation lors de sa création, cette Suite bourguignonne alterne des moments profonds et évocateurs dans leurs couleurs avec des épisodes dansants très bien écrits. 

On passe quelques années pour retrouver trois partitions composées entre 1915 et 1918. On aime particulièrement la force d’écriture des Trois nocturnes dont le dernier mouvement "La Lumière rayonnait des astres de la nuit, le rossignol chantait" qui mêle puissance harmonique et scintillement d’écriture qui fait musicalement chanter un oiseau par le truchement de la main droite du pianiste. C'est à la fois simple et beau ! Un chef d'œuvre. On reste dans ce monde évocateur avec le Poème des cloches funèbres, n°2 Le Glas et Silhouette d’enfants, saynètes plus intellectuelles que foncièrement descriptives mais qui témoignent d'une grande maîtrise du style et d’une écriture toute en contrastes de clairs-obscurs. 

Le pianiste Sergio Monteiro est un guide parfait tout au long de ce voyage musical. On aime sa précision, son sens des couleurs et sa hauteur de vue stylistique. Cet album est incontestablement d’un grand apport à notre connaissance de l’art de Vierne. On attend la suite avec impatience ! 

Son 9 - Livret 9  - Répertoire 9 - Interprétation 10

Pierre-Jean Tribot

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