Mahler de carte de visite avec Tomáš Netopil à Essen 

par

Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n°6 en sol mineur “Tragique”. Essener Philharmoniker, Tomáš Netopil. 2019. Livret en : anglais et allemand. 85’10’’. 2 CD Oehms Classics. OC 1716. 

L’élévation considérable du niveau technique des orchestres reste l’un des aspects majeurs de l’évolution musicale est 30 dernières années. D’autant plus que les démonstratives symphonies de Mahler sont des étalons insurpassable en matière de “test” de niveau des phalanges mondiales. 

Ainsi, cette Symphonie n°6 de Mahler sous la direction du chef Tomáš Netopil au pupitre de son orchestre philharmonique d’Essen témoigne du niveau superlatif que peut atteindre un orchestre d’une grosse ville de province allemande. En dépit d’un opéra construit par Alvar Aalto et d’une salle de concert récente, l’orchestre attitré reste d’une notoriété modeste dans une zone géographique de la Ruhr saturée de grandes institutions historiques, que ce soit à Cologne ou à Düsseldorf. Il n’empêche, sous la baguette de Tomáš Netopil que l’on connaît bien en Belgique pour sa présence régulière dans la fosse de l’opéra flamand, l’orchestre présente d’impressionnantes qualités en cohésion, précision des pupitres et dynamiques. De plus, le son d’ensemble est très beau avec des teintes automnales qui conviennent parfaitement à cette oeuvre. 

La vision de Tomáš Netopil est cohérente et intelligente et fait son effet à la première audition. La parfaite gestion des tempi et un bel entre-deux (ni trop rapide, ni trop lent) mettent en avant la plastique de l’orchestre. Au fur et à mesure des écoutes, on retombe sur un certain « musicalement correct » qui manque de personnalité mais qui remplit sa mission : placer le Philharmonique d’Essen sur la carte des orchestres d’Europe et montrer au public sa haute valeur. D’autant plus que le packaging est luxueux et que la prise de son est magistrale. Venant après une Symphonie n°9 (que nous n’avions pas reçue), cet album annonce sans doute une nouvelle intégrale.  

  Si l’on veut se convaincre de l’élévation du niveau des orchestres, on se plaira à écouter après ce disque les valeureuses gravures pionnières de Charles Adler avec le Wiener Symphoniker (Conifer/1952), Dimitri Mitropoulos avec l’orchestre radio-symphonique de Cologne (Hunt/1959), Jasha Horenstein avec la Philharmonie de Stockholm (Unicorn/1966). 

Son : 10 Livret : 8  Répertoire : 10 Interprétation : 8

Pierre-Jean Tribot

 

    

 

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