Match Haendel Porpora : tous gagnants !

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HAENDEL et PORPORA The London Years CLAVECIN en CONCERT Julie BOULIANNE, Luc BEAUSEJOUR 2014-55'-présentation en français et anglais-pas de textes- chanté en italien-ANALEKTA AN 2-8764 Séduisant, ce disque l'est au moins pour trois raisons. D'abord par ce qu'il condense en une heure, les années londoniennes 1733/37 qui virent s'affronter Haendel en sa Royal Academy of Music (que soutient le Roi) d'une part et Porpora que soutiennent le Prince de Galles et de nombreux aristocrates -d'où le nom de Nobility Opera. Concurrence acharnée qui mènera Haendel aux bords de la ruine mais que le vieux lion saura repousser en donnant son « Pastor Fido »  revu et allégé ; plus encore avec ces deux chefs d’œuvres que sont « Ariodante » et plus encore « Alcina ». Dans ce combat meurtrier, il aura la victoire : s'il perd quelques 10 000 livres, le Nobility en perd plus de 12 000 et dès le 11 juin 1837 ferme ses portes. Et Farinelli suivi de Porpora retraversent la Manche... Second motif de satisfaction : ces extraits d’œuvres de Porpora pratiquement inconnues aujourd'hui : « Polifemo » et « La Festa d'Imeneo ». Le maître italien était venu à Londres précédé d'une flatteuse « image de marque ». Haendel dut en souffrir... Pourtant, le public et même le  Prince de Galles  -ce qui peinera beaucoup Porpora !-conservaient confiance et admiration pour le « Caro Sassone » comme on l'avait appelé en Italie. Et ce disque permet justement de percevoir la différence entre les deux compositeurs : Porpora reste un bon musicien, mais son écriture n'atteint pas à la maîtrise- musicale, psychologique de Haendel. Et la preuve en est fournie dès ce début de récital : avec le premier air du « Polifemo » de Porpora la mezzo canadienne chante presque sans conviction, un peu lentement, un peu indifférente à la partition alors que dès la seconde pièce extraite de « Serse », elle s'enflamme, donne de la puissance, développe de riches nuances de couleurs... peut-être l'aveu d'une inspiration inégale au détriment de l'Italien ? En tout cas cela nous vaut au long du disque une interprétation de belle qualité, même dans un répertoire déjà très fréquenté, avec une voix étendue, souple et variée qui aurait pu aisément se prêter à des ornementations trop chichement offertes ici et dont nous sommes le plus souvent privés (et pourtant : n'est-ce pas la condition sine qua non du véritable bel canto ?). La prise de son met en valeur la beauté intrinsèque de la voix mais laisse beaucoup trop d'aspérités dans l'exécution instrumentale – menée, d'ailleurs avec une belle santé, par Luc Beauséjour. Bénédicte Palaux Simonnet Son 9 - Livret 9 - Répertoire 10- Interprétation 9

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