Musiques tchèques avec l’Orchestre philharmonique de Monte Carlo 

L’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo invite le chef d’orchestre Tomáš Netopil pour un beau programme en hommage à la musique tchèque.  Le concert s’ouvre avec la Suite tirée de l’opéra La petite Renarde rusée de Janáček. Tomáš Netopil dirige la Suite préparée par son collègue Charles Mackerras. Le chef tchèque est un narrateur passionné et les pupitres de l’OPMC répondent à merveille aux sollicitations avec une belle palette de couleurs.  

L'œuvre de Bohuslav Martinů n’encombre pas les programmations ! C’est donc avec plaisir que l’on découvre le Concerto pour violoncelle n°1.  Pour cette partition, il utilise à la fois les influences de la musique tchèque et l’héritage des compositions baroques, notamment celles de Corelli.  Ce concerto est assez typique de l'écriture de Bohuslav Martinů : une harmonie et les mélodies sont toujours parfaitement tonales, mais pas académiques. Le ton est souvent quelque peu acide, parfois introverti, ces humeurs évoluent rapidement et la plupart du temps assez brusquement. C’est Thierry Amadi, le chef de pupitre des violoncelles de l’orchestre et membre du trio Goldberg qui assure la partie soliste du concerto. L'entente profonde avec Tomáš Netopil et l'orchestre est un enchantement et ensemble, ils portent cette oeuvre vers un immense succès public. Thierry Amadi s'adresse au public en reprenant les paroles de Pablo Casals : "la musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent". Il  donne en bis avec le pupitre des violoncelles de l'orchestre un arrangement de la Suite Holberg de Grieg qui résonne avec une immense émotion en ces temps troublés. 

Le concert se termine avec la Symphonie n°7 de Dvořák que Tomáš Netopil dirige avec précision, puissance et passion, trouvant le ton juste avec une approche intense et dramatique qui insuffle vie et vigueur à cette œuvre si évocatrice.

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, le 6 mars 2022

Carlo Schreiber  

Crédits photographiques : OPMC