Mirga Gražinytė-Tyla à Monte-Carlo

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Mirga GrazinytŽ-Tyla OPMC Janvier 2023 Photo JL Neveu

L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a invité la jeune cheffe d'orchestre lituanienne Mirga Gražinytė-Tyla, l’une des jeunes baguettes les plus en vue du moment.   

Initialement, il avait été prévu qu'elle dirige la  Symphonie n°10 de Mahler dans la version “complète” terminée par Deryck Cooke.  Le programme a été modifié. Il semble que nous ne sommes pas perdants.

La musique de Mieczysław Weinberg  est restée longtemps inconnue en-dehors de l'Union Soviétique. Aujourd'hui elle est largement accessible grâce aux nombreux enregistrements et à l'admiration de plusieurs musiciens célèbres dont nous nous faisons régulièrement l’écho. Mirga Gražinytė-Tyla a également enregistré plusieurs symphonies de Weinberg pour le label Deutsche Grammophon. 

Elle dirige pour le concert  le Concerto pour violoncelle de Weinberg avec une gestique claire et dynamique et elle établit d'emblée une belle collaboration avec le violoncelliste Thierry Amadi, le chef de pupitre de la la phalange monégasque.  La musique de Weinberg a toujours une connotation consolante et, malgré toutes les intensifications dramatiques, une étincelle d'espoir scintille toujours.

Les thèmes juifs, klezmer, ironiques et grinçants sont merveilleusement interprétés par Thierry Amadi. Il a une sonorité chaude et séduisante. Le public lui réserve une ovation debout et, après plusieurs rappels, il décide de partager le bis avec ses partenaires du Trio Goldberg, la violoniste Liza Kerob et l'altiste Federico Hood pour jouer le dernier mouvement du Trio de Weinberg. 

Mirga Gražinytė-Tyla dirige en seconde partie la superbe suite du ballet Roméo et Juliette de Prokofiev. C'est une partition que l'orchestre a jouée régulièrement et qu'ils connait sur le bout des doigts et qu'il pourrait presque jouer tout seul. La cheffe dirige l'orchestre en pilote automatique. Sur scène, elle bouge beaucoup et montre une gestuelle esthétique et photogénique. Mais le résultat sonore n'est pas aussi convaincant. On n'entend pas toutes les subtilités rythmiques de la partition, tout semble confus et assez lourd. L'auditorium est presque plein, ce qui prouve que le grand public est toujours plus attiré par la musique symphonique que par l’intimité de la musique de chambre. 

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, 21 janvier 2023.

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : JL Neveu

 

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