Programme hétéroclite à Monte-Carlo
Mirga Gražinytė-Tyla revient à Monaco dans un programme hétéroclite avec des œuvres de Weinberg, Chopin et Dvořák au pupitre de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo.
Le concert commence par la Suite n°4 du ballet La clé d’or de Mieczysław Weinberg d'après le conte La petite clé d'or ou les aventures de Bouratino d'Alexeï Tolstoï. Mieczysław Weinberg qui commence à sortir peu à peu de son injuste purgatoire et dont la cheffe s’est imposée comme une grande promotrice.
Toute menue, avec un physique androgyne, Mirga Gražinytė-Tyla est une bombe d'énergie. Cette cheffe originaire de Lituanie fascine le public. Elle se démarque de ses collègues par une gestuelle fort exubérante. Elle est très engagée et fait éclater toutes les couleurs sonores de la partition. Ce qui dérange c'est cette volonté d'en faire trop.
Est-il nécessaire de venir pieds nus sur scène, prétextant qu'elle a oublié ses chaussures, comme Patricia Kopatchinskaja ? On voit mal un chef comme Bertrand de Billy, qui a électrisé le public la semaine passée avec un Bruckner inoubliable, ou Nathalie Stutzmann venir diriger l'orchestre pieds nus. Ce n'est plus de la musique, mais du marketing...
Le pianiste letton Georgjjs Osokins a attiré l'attention du public lors du Concours Chopin à Varsovie. Il est invité aux festivals les plus prestigieux : Lockenhaus, Gstaad, Klavier Festival Ruhr, Festival de Musique de Shanghai, Festival de Salzbourg... Il partage régulièrement la scène avec Gidon Kremer, avec qui il effectue des tournées au Royaume-Uni, en Allemagne, en Asie et aux Etats-Unis.
Son interprétation du Concerto n°2 de Chopin est brillante, avec une touche personnelle remarquable. Après une belle ovation, il surprend le public avec des Variations sur le thème de la Rhapsodie hongroise de Liszt dans un arrangement de Vladimir Horowitz. Un feu d'artifice truffé de virtuosité.Le public applaudit de plus belle. Il termine par un arrangement de Morgen de Richard Strauss. Un moment de grâce. L'accompagnement orchestral de Mirga Gražinytė-Tyla au pupitre de l”OPMC est excellent.
Mirga Gražinytė-Tyla propose en deuxième partie du concert la célèbre Symphonie n°9 "Du Nouveau Monde" de Dvořák. La cheffe dirige l'orchestre avec fougue, passion et avec des mouvements très visuels, rappelant la direction de Leonard Bernstein et de Gustavo Dudamel. Toutefois le résultat sonore ne correspond pas toujours à sa gestuelle. Le public est déchaîné et après de nombreux rappels elle offre en bis l'Aria de Mieczyslaw Weinberg.
Monte-Carlo - Auditorium Rainier III - 17 janvier
Crédits photographiques: Manuel Vitali - Direction de la Communication