Rencontre : Marin Alsop, la passion de la jeunesse
La cheffe d’orchestre Marin Alsop est, une fois encore, au pupitre de l’Orchestre National de Belgique pour diriger la finale du Concours Reine Elisabeth dont elle est, depuis 2010, une habituée. Alors que sa carrière ne cesse de l’affirmer comme l’une des musiciennes les plus accomplies de notre époque, Marin Alsop prend le temps de répondre aux questions de Crescendo Magazine.
- Qu'est-ce qui vous a motivée à accepter de diriger les épreuves finales du Concours Reine Elisabeth ?
J'aime travailler avec de jeunes musiciens. C’est à la fois énergisant et excitant et je sens que je peux leur offrir un soutien et des conseils en cas de besoin.
- Ces jeunes musiciens n’ont pas beaucoup d'expérience avec des orchestres et le temps de répétition est très court. Comment parvenez-vous à travailler avec eux?
Je rencontre chacun d'eux avant les répétitions d'orchestre : d'abord pour parler de « leur » concerto du répertoire, puis nous évoquons l’imposé contemporain. Nous travaillons ensuite à deux reprises avec l'orchestre. Bien sûr, ce n'est pas une grande quantité de temps ! Mais c’est tout de même plus que les délais impartis quand je collabore avec des solistes professionnels et des grands orchestres.
- Quelle peuvent être les situations d'urgences inattendues qu’il faut gérer ?
Il n’y a habituellement aucune urgence à gérer ! Mon rôle est d’aider ces jeunes musiciens à rester concentrés et à se sentir à la fois détendus et confiants. Jusqu'ici tout va bien !
- Les épreuves finales durent six jours, n’est-ce pas aussi un défi physique pour le chef d’orchestre ?
Pas vraiment ! Cela pourrait être une sorte de marathon, mais c’est vraiment amusant et stimulant ! Mon but est de faire ressortir le meilleur dans chaque candidat, tout en permettant l'orchestre de s’adapter.
- Est-ce vous avez déjà invité l’un ou l'autre finaliste dont vous aviez aimé la prestation, à se produire avec des orchestres dont vous avez la charge (à Baltimore et Sao Paulo) ?
Oui, j’ai introduit plusieurs des lauréats auprès de mes orchestres de Baltimore et de Sao Paulo. J’ai également présenté plusieurs d’entre eux à mon management artistique et également à différentes occasions à travers le monde. Je me sens un peu comme une découvreuse de talents !
Propos recueillis par Pierre-Jean Tribot
Bruxelles, le 24 mai 2016