Resound Beethoven, clap de fin

par

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n°5 en do mineur, Op. 67Symphonie n°6 en fa majeur, Op. 68 « Pastorale ». Orchester Wiener Akademie, Martin Haselböck, direction. 2019-DDD-80’16-Texte de présentation en français, anglais et allemand-Alpha-Alpha 479

C’est devenu une habitude de relater dans ces colonnes les qualités du travail de Martin Haselböck et l’Orchester Wiener Akademie sur l’œuvre de Beethoven. Avec ce volume 8 qui ferme un chapitre magistral de l’histoire du disque, le chef s’attaque à deux grands sommets de la littérature beethovenienne, les Symphonies 5 et 6. Un enjeu de taille, un challenge où se concentrent nombre d’attentes tant ce répertoire s’est prêté aux diverses lectures en tout genre. Sans surprise, la qualité et le respect du matériau s’unissent avec intelligence ici. Un voyage qui se conclut au cœur de nouvelles sonorités, de nouvelles couleurs inattendues que seuls les lieux des premières exécutions publiques permettent. Quel beau défi relevé haut la main par l’ensemble de ces artistes assoiffés de vérité et d’authenticité. C’est au Palais Niederösterreich à Vienne qu’ont été enregistrés ces deux ouvrages tout comme ont été jouées, de 1819 à 1827, les neuf symphonies de Beethoven (c’est là aussi que débuta la révolution de 1848 en Autriche). Beethoven n’a jamais été aussi fouillé que par les interprètes réunis ici. Nous encourager à écouter autrement, faire de la musique différemment, revenir à une certaine forme de vérité, voilà la proposition faite depuis le volume 1. La Symphonie n°5 bénéficie d’un regard vif, tranché et spontané. Le premier mouvement détonne par son articulation et ses plans sonores, le second adopte une douceur toujours bien placée et jamais mièvre, le troisième posé, dans la longueur de l’articulation avec une qualité d’archet de haut vol, le dernier virevoltant, festif et percutant. Tempi, transitions, balance, dynamiques, caractères et atmosphères, tout y est. Chaque pupitre contribue au bon fonctionnement de l’ensemble et développe une pensée d’une justesse sans précédent. 

Avec la Pastorale, c’est la nature qui parle avec un premier mouvement fluide, léger et aux nombreuses surprises par l’intermédiaire d’une baguette qui semble jouer avec les pupitres. L’intention est louable et l’attention à son comble, à en devenir addictif. Le second mouvement coule tel de l’eau, c’est le moment du repos, de la réflexion avec, comme pour chaque mouvement, une expertise sur l’architecture générale. Le troisième, pétillant, annonce une tempête mouvementée et tonitruante. Et puis, la douceur revient  pour conclure cette collection avec le sourire et le respect. 

Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

 

 

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