Stanislav Kochanovsky, retour triomphant à Monte-Carlo
Le mois de janvier monégasque se clôture avec un concert très attendu sous la direction du prodigieux chef d'orchestre Stanislav Kochanovsky, un musicien que tous les orchestres s’arrachent. Il avait déjà fait forte impression, au printemps dernier, lors de sa première venue au pupitre de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo.
Le programme commence par la très rare Suite sur des poèmes de Michelangelo Buonarotti de Dimitri Chostakovitch avec en soliste le grand baryton Matthias Goerne. C'est la première exécution à Monte-Carlo de ce chef-d'œuvre du compositeur russe. Matthias Goerne est naturellement excellent : la voix est superbe, toute en nuances, passant de l'intimité des pianissimi à l'ardeur des forte. Le timbre est chaleureux et il apporte une intensité et une spiritualité particulière. Les mélomanes russes présents dans la salle confirment que sa diction est parfaite, aspect souvent rare ! Stanislav Kochanovsky dirige l'orchestre avec une maîtrise absolue, une gestique claire, élégante et magnétique.
En seconde partie, l’OPMC retrouve l’un de ses chevaux de bataille : Shéhérazade de Rimsky-Korsakov. La phalange monégasque en a gravé une lecture de référence sous la direction du regretté Yakov Kreizberg. Les musiciens sont galvanisés par la direction du chef qui nous entraîne dans un monde imaginaire orientaliste ensorcelant. C'est l'œuvre symphonique idéale pour démontrer les qualités de l'orchestre et sa direction fait scintiller tous les instruments: les cordes, les vents, les cuivres, les percussions en parade. Le merveilleux violon solo de Liza Kerob se fait rêveur et poétique.
Les effets orchestraux créent un climat de sortilège avec ses fanfares épiques et ses mélodies voluptueuses. Kochanovsky fait scintiller tous les instruments: les cordes, les vents, les cuivres, les percussions
Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, 22 janvier 2022
Carlo Schreiber