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Boris Godounov au Théâtre des Champs-Élysée Une force qui va

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Créée à Toulouse il y a quelques mois, la mise en scène d’Olivier Py avec les décors de Pierre-André Weitz et les lumières de Bertrand Killy paraît sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées, celle-là même où Serge Diaghilev allait stupéfier le public de la capitale avec ses « Ballets Russes » au début du XXe siècle.

Après le retrait de Mathias Goerne, la lourde chape du Tsar revient à Alexander Roslavets, basse biélorusse né dans l’ancienne Brest-Litovsk, déjà présent sur les scènes internationales depuis une bonne dizaine d’années. Il allie à la carrure du personnage, un chant large et sobre sans que le charisme singulier de cette grande figure historique ne s’exprime pleinement.

Le schématisme de la mise ne scène cohérente, lisible, prévisible n’offre en effet guère d’espace au déploiement émotif. Transposée entre deux eaux -histoire et modernité parcellisée entre les différentes versions- celle de 1869 annoncée mais avec des ajouts (danseuse classique, personnages féminins, évêque parodique) et des coupures, elle érode la profusion, les contradictions, les paradoxes au profit d’un discours monolithique rendu plus dense encore par l’absence d’entracte.

Les blocs qui pivotent ou s’avancent suggèrent l’univers stalinien. Kalachnikovs alternent avec recoins obscurs, complets vestons et chapes d’ors -tableau le plus réussi- ne facilitant pas toujours l’identification des protagonistes. En revanche, l’association de Poutine avec Staline nous est assénée sans finesse. Rapprochement aussi facile que discutable puisque que la figure historiquement et humainement complexe de Boris, dévoré par la culpabilité, n’a rien à voir avec Staline, ni la Russie des années 1600 avec l’Empire Soviétique.

Edgar Moreau sur les pas de Rostropovitch 

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Mieczysław Weinberg (1919-1996) : Concerto pour violoncelle et orchestre en do mineur, op 43 ; Henri Dutilleux (1916-2013) : « Tout un monde lointain… ». Edgar Moreau, violoncelle ; WDR Sinfonieorchester, direction Andris Poga. 2023. Livret en anglais, français, allemand. 61’ 40”. Warner 5054197489334.

Arturs Maskats, un compositeur habile 

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Arturs Maskats (°1957) : Tango,  Concerto pour accordéon « What The Wind Told Over the Sea », Cantus diatonicus, « My River runs to thee… » (Homage to Emily Dickinson). Ksenija Sidorova, accordéon ;  Orchestre symphonique national de Lettonie, direction : Andris Poga. 2023 - Textes de présentation en anglais - 53’52 - Ondine ODE1419-2

Le Printemps des Arts de Monte-Carlo (II)

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Le Printemps des Arts de Monte-Carlo se poursuit avec des concerts très variés qui proposent des œuvres allant du Moyen-Âge à notre époque avec des créations mondiales de musique contemporaine, dans des lieux aussi grandioses que atypiques.

La deuxième semaine a comblé les amateurs de musique de chambre grâce à deux concerts exceptionnels avec le Quatuor Voce. Le premier à la Salle Garnier avec un quatuor de jeunesse de Mozart, le Quatuor n°3 de Chostakovitch et celui de Debussy. Le lendemain, on change de lieu : à quelques dizaines de mètres de l’opéra, on découvre le One Monte-Carlo, l’une des tours érigées à la place du Sporting d'Hiver, le bel édifice Art-Déco construit par Charles Letrosne en 1932.  Au premier abord, on n'est pas sûr que l'acoustique de la salle plénière aux multiples fonctions appelée "Salle des Arts" soit adaptée à la musique de chambre. Le décor hollywoodien avec de fausses colonnes et fresques essayant de rappeler l'ancienne est plutôt de mauvais goût mais heureusement que les proportions et l'architecture de la salle donnent un résultat sonore satisfaisant. Au programme : le Quatuor n°21 KV.575 de Mozart, celui de Ravel et le Quatuor n°13 de Chostakovitch. 

Le Quatuor Voce, un des meilleurs quatuors français actuels, nous enchante par son interprétation marquant l'évolution stylistique des quatuors de Mozart, la confrontation de style des quatuors de Debussy et de Ravel qui semblent proches et relèvent de la même esthétique tout en étant très différents. Les quatuors de Chostakovitch constituent le journal intime du compositeur et les musiciens nous font revivre toutes les angoisses et les souffrances du compositeur. La complicité et la qualité du son produit par les quatre musiciens font qu'on a l'impression d'entendre un seul instrument avec 16 cordes. 

Un Letton au Canada : œuvres orchestrales de Talivaldis Kenins

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Talivaldis Kenins (1919-2008) : Concerto de chambre n° 1 pour piano, flûte, clarinette et cordes ; Concerto pour piano, cordes et percussion ; Symphonie n° 1. Agnese Eglina, piano ; Tommaso Pratola, flûte ; Martins Circenis, clarinette ; Edgars Saksons, percussion ; Orchestre Symphonique National de Lettonie, direction Guntis Kuzma et Andris Poga. 2020. Livret en anglais. 57.49. Ondine ODE 1350-2.

A l’OSR,  le pianiste Paul Lewis à la rescousse  

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Pour sa série de concerts ’Espressivo’, l’Orchestre de la Suisse Romande invite un chef letton, Andris Poga, actuel directeur musical de l’Orchestre National de Lettonie et, en soliste, le pianiste britannique Paul Lewis. 

Et c’est lui qui ouvre les feux avec le 27e Concerto en si bémol majeur K.595 de Mozart en bénéficiant des demi-teintes tragiques d’un canevas instrumental ne comportant que huit premiers et huit seconds violons pour imposer un phrasé sobre qui masque le cafouillage des bois et une ligne de chant élégante qui, sporadiquement, se voile de tristesse. Le Larghetto est développé dans un son racé qui, dans le cantabile, épouse le phrasé des vents, tandis que le rondò final contraste par une apparente espièglerie que sous-tend une énergie pré-beethovenienne. Et c’est justement au maître de Bonn et à ses Bagatelles op.126 qu’il emprunte un bis empreint d’une indicible mélancolie.

Deux concertos pour violoncelle de 1966

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Dimitri CHOSTAKOVITCH  (1906-1975) : Concerto n° 2 pour violoncelle et orchestre op. 126.  Sulkhan TSINTSADZE (1925-1991) : Concerto n° 2 pour violoncelle et orchestre. Maximilian HORNUNG (violoncelle), Deutsches Symphonie Orchester Berlin, dir. : Andris POGA. DDD–2018–60’ 19’’–Textes de présentation en anglais, allemand et français–Myrios Classics LC 19355