Mots-clé : La Monnaie

Push à La Monnaie

par

Créé en 2016 au Battle Festival (Battle, Angleterre), Push fait partie de ces œuvres fortes et émouvantes qui font écho à la réalité. L’opéra relate l’histoire vraie de Simon Gronowski, jeune déporté en route pour Auschwitz qui survécut grâce à sa mère, qui le poussa hors du train en 1943. Resté caché jusqu’au 8 mai 1945, la guerre lui prit tout : sa mère et sa sœur Ita, décédées dans les chambres à gaz d’Auschwitz, et son père, mort de désespoir en juin 1945.

Pourtant, à 87 ans, Simon Gronowski est aujourd’hui un homme optimiste qui croit en l’avenir. Courageusement, il décida d’écrire et de publier son histoire en 1990 (L’enfant du 20e convoi). C’est d’ailleurs grâce à cet acte de bravoure qu’il put rencontrer un des gardes d’Auschwitz de l’époque, à qui il a pardonné après tant d’années. C’est dans cette idée de compassion et d’ouverture pour un monde meilleur que Simon continue encore de partager son histoire.

Lamentation, exotisme et flamboyance

par

C'est un orchestre de La Monnaie en toute grande forme qu'a dirigé son nouveau directeur musical, Alain Altinoglu. Programme hybride, vaguement relié à l'actualité lyrique de la maison : Takemitsu, Saint-Saëns, Janacek. Peu importe, le concert fut superbe.

So Many Things : une délicieuse constellation éclectique

par

Anne Sofie von Otter et le Quatuor Brooklyn Rider mêlent Janáček à Björk, Sting et Elvis Costello, tout en honorant les minimalistes américains, avec une touche scandinave dans l’air. Entre le savant et le populaire, les frontières s’estompent. C’est certain, le public bruxellois avait le choix parmi une belle poignée de vedettes mardi soir : Magdalena Kozena à Bozar dans Juditha Triumphans de Vivaldi, Sally Matthews au Palais de la Monnaie dans Capriccio de Strauss, et enfin, Anne Sofie von Otter au Conservatoire avec son récital So Many Things.

Huis clos lyrique

par

Philippe BOESMANS (°1936)
Au monde
Frode OLSEN (basse), Werner VAN MECHELEN (baryton basse), Stéphane DEGOUT (baryton), Yann BEURON (ténor), Charlotte HELLEKANT (mezzo-soprano), Patricia PETITBON (soprano), Fflur WYN (soprano), Ruth OLAIZOLA (comédienne), Orchestre symphonique de la Monnaie, dir. : Patrick DAVIN
2015–DDD–69’ 44’’ et 44’ 57’’– Texte de présentation en français, néerlandais et anglais–Cypres CYP 4643

L'arbre, rien que l'arbre !

par

Eric Cutler (Apollo), Peter Lodaki (Leukippos), Sally Matthews (Daphne) © Karl und Monika Förster

Daphne de Richard Strauss à La Monnaie
Derrière un petit escalier d'apparât s'élève un arbre immense, aux troncs entremêlés. C'est là que vit Daphné, fille de la nature, loin du monde d'en-bas, le petit monde agricole de ses parents Pénée et Gaea.

Un opéra au cirque, pour notre plus grand bonheur

par

Le rideau s'ouvre à moitié : apparaît un clown. Diantre, sommes-nous dans I Pagliacci ? Non, le clown ne chante pas Si puo ?, il rit, traîne un sac d'où il sort... une poupée désarticulée, puis éclate en sanglots. La rideau s'ouvre alors en entier, et découvre la scène d'un cirque, avec gradins et un monde fou : c'est la fête du duc de Mantoue ! Ainsi commence cette très originale production de Rigoletto, l'immortelle partition de Verdi, mise en scène par Robert Carsen, créée à Aix-en-Provence, et coproduite par l'Opéra national du Rhin, le Théâtre Bolchoï de Moscou et le Grand Théâtre de Genève.

Concilier Messiaen et Richard Strauss ?

par

Tel était le défi impossible auquel étaient confrontés Ludovic Morlot et son Orchestre symphonique de la Monnaie. Qu'y a-t-il en effet de commun entre l'extase religieuse des Trois Petites Liturgies de la présence divine du compositeur français et Burleske, et la suite du Chevalier à la rose du Maître munichois ? Rien.

"Au Monde" de Philippe Boesmans, création mondiale

par

Charlotte Hellekant (La fille aînée), Werner van Mechelen (Le fils aîné) ,Patricia Petibon (La seconde fille), Frode Olsen (Le père), Stéphane Degout (Ori), © Bernd Uhlig

Une chose est sûre: en choisissant de collaborer avec le dramaturge Joël Pommerat pour son sixième opéra (le septième si l’on compte son orchestration du Couronnement de Poppée), Philippe Boesmans n’aura pas opté par la facilité. Le livret -adapté par l’auteur au départ de sa pièce de théâtre éponyme- décrit un oppressant huis clos familial mettant aux prises les membres d’une famille fortunée, dans un cadre où l’amour est affreusement absent et les rapports entre personnages semblent régis plus que tout par la force (dont celle de l’argent), le pouvoir, l’ambition, les haines rentrées et de lourds non-dits.

Lulu à la Monnaie

par

Barbara Hannigan (Lulu)
Tom Randle (Maler & Neger) © Bernd Ulrig -

La Monnaie offre donc une nouvelle production de Lulu, l’opéra cruel d’Alban Berg (mise en scène Krzystof Warlikowski). Le metteur en scène a décidé de mettre en avant le côté professionnel de Lulu, son métier de danseuse et pour ce faire, il fait appel au Koninklijke Balletschool Antwerpen.